Neuf corps découverts au Kenya : le spectre de Shakahola refait surface


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Des corps emballés
Des corps calcinés emballés

Au Kenya, neuf nouveaux corps ont été exhumés dans le comté de Kilifi, près de la forêt de Shakahola, théâtre du massacre sectaire de 2023. Les fouilles menées à Kwa Binzaro ont révélé 27 fosses suspectes, avec des restes humains enfouis sommairement. Cette affaire est directement liée à Paul Mackenzie, gourou apocalyptique actuellement jugé pour meurtres et crimes contre l’humanité. Onze suspects ont été placés en garde à vue, certains eux-mêmes considérés comme victimes.

Au Kenya, les autorités viennent d’exhumer neuf nouveaux corps dans le comté côtier de Kilifi, sur un site forestier lié à la secte apocalyptique de Paul Mackenzie. Ce drame ravive le souvenir du « massacre de Shakahola » qui avait choqué le pays en 2023, lorsque plus de 400 adeptes avaient péri après avoir été incités à jeûner jusqu’à la mort.

Un nouveau site macabre à Kwa Binzaro

Les fouilles menées à Kwa Binzaro, à seulement deux kilomètres de la forêt de Shakahola, ont mis au jour 27 fosses suspectes. Déjà, neuf corps, dont ceux de deux enfants, ont été retrouvés. Certains restes humains étaient dispersés dans la végétation, signe d’un enfouissement sommaire. Les victimes auraient été enterrées nues dans des tombes peu profondes, selon la chaîne Citizen TV.

Les enquêteurs estiment que plusieurs des corps découverts reposaient dans le sol depuis plus d’un an, tandis qu’au moins une victime aurait été enterrée plus récemment, il y a environ huit mois.

Le lourd héritage de la secte Mackenzie

Cette affaire est directement liée à Paul Mackenzie, le gourou d’une secte apocalyptique qui avait convaincu ses fidèles de jeûner jusqu’à la mort pour « rencontrer Jésus » avant la fin du monde qu’il prédisait en 2023. L’homme, arrêté depuis avril 2023, est actuellement jugé aux côtés de 28 coaccusés pour meurtres et crimes contre l’humanité.

Onze personnes ont été placées en garde à vue à la suite de cette nouvelle découverte. Selon la police criminelle, il s’agirait d’anciens fidèles de Mackenzie, certains considérés comme victimes plus que complices.

Une plaie toujours ouverte pour le Kenya

L’ampleur de ce nouveau site funéraire fait craindre un drame de même nature que celui de Shakahola. Les autorités kényanes sont désormais confrontées à un défi double : identifier les victimes et comprendre l’étendue réelle de ce réseau sectaire meurtrier.

Pour la société kényane, ces révélations ravivent une profonde blessure. Elles posent aussi la question de la régulation des mouvements religieux extrémistes, souvent tolérés malgré leurs dérives. Alors que le procès de Paul Mackenzie se poursuit à Mombasa, la découverte de ces corps rappelle brutalement que le cauchemar de Shakahola est loin d’être refermé.

Maceo Ouitona
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Maceo Ouitona est journaliste et chargé de communication, passionné des enjeux politiques, économiques et culturels en Afrique. Il propose sur Afrik des analyses pointues et des articles approfondis mêlant rigueur journalistique et expertise digitale
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