Nepad : « le temps des palabres est révolu »


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Pour que le Nepad ne reste pas une coquille vide, Michel Roussin, président du Medef Afrique, estime que l’Afrique doit impérativement s’approprier l’initiative. Heureux que les politiques aient cette fois-ci inclu le secteur privé dans le développement du continent, il déplore les discours institutionnels et l’absence totale de projets.

Le secteur privé international croit-il au Nepad ? Si le Medef (Mouvement des entreprises de France) approuve l’idée fédératrice du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique et la volonté politique qui l’accompagne, il reste inquiet du manque de projets concrets. Prêchant pour un partenariat public/privé, Michel Roussin, président du Medef Afrique, ne souhaite plus entendre de discours institutionnels et demande des actes. La crédibilité de toute l’initiative en dépend.

« Les publicités institutionnelles du Nepad nous servent un discours tiers-mondiste d’une autre époque, éloigné des discours initiaux et de la réalité des entreprises de terrain (…) Le temps des palabres est révolu, le Nepad est une réelle opportunité, ne la laissons pas passer », a-t-il expliqué le 3 octobre dernier au Sénat, à Paris, à l’occasion du premier colloque « Afrique SA ». Epinglant « l’absence de coordination et d’attitudes claires » des dirigeants africains, il estime que le Nepad est encore « peu palpable ».

Le secteur privé enfin pris en compte

Michel Roussin reste toutefois un fervent partisan du concept Nepad. Heureux de voir une « Afrique décomplexée », il salue trois des piliers théoriques du Nouveau partenariat. La reconnaissance de la nécessité d’une intégration régionale pour augmenter la taille des marchés. La mobilisation de l’investissement étranger, « vecteur, selon lui, de transfert de connaissances et de technologies ». Et l’association secteur public/secteur privé, « processus vertueux pour optimiser le management ».

Le Medef estime que la prise en compte du secteur privé est une avancée capitale pour le développement du continent, mais regrette qu’il ne soit pour l’heure concrètement associé à aucun projet. Les entreprises françaises adoptent un attentisme curieux, mais restent tout à fait disposées à participer aux différentes initiatives. La balle est donc dans le camp de l’Afrique. Un jeu où elle a tout à perdre.

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