Namibie : Hifikepunye Pohamba investi Président


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Hifikepunye Pohamba a été investi, lundi à Windhoek, Président de la Namibie. Le vice-président de l’Organisation du peuple du sud-ouest africain devient ainsi le deuxième chef de l’Etat depuis l’Indépendance du pays. Il succède ainsi à son mentor, Sam Nujoma, qui dirigeait l’ancienne colonie, allemande puis sud-africaine, depuis 15 ans.

Par Smahane Bouyahia

Hifikepunye Pohamba, le nouveau chef de l’Etat namibien a pris ses fonctions, lundi 21 mars à Windhoek, pour un mandat de cinq ans. Le nouvel homme fort de l’ancienne colonie allemande avait été élu lors des élections générales des 15 et 16 novembre dernier avec 76% des voix. A 69 ans, il succède à Sam Nujoma, père de l’Indépendance, qui n’avait pas quitté le pouvoir depuis la libération du joug colonial, de l’Allemagne d’abord puis de l’Afrique du Sud de l’Apartheid, en 1990.

Pohamba, le digne héritier

La cérémonie d’investiture de Hifikepunye Pohamba coïncide avec les festivités du 15ème anniversaire, jour pour jour, de la proclamation de l’indépendance de la Namibie. A cette occasion, son Excellence Wilfried I. Emvula, ambassadeur de la Namibie en France, s’est exprimé lors d’un cocktail de commémoration à l’Unesco : « Le 21 mars est une date doublement symbolique aujourd’hui. Elle symbolise d’une part l’Indépendance de notre pays, mais aussi le début d’un nouveau gouvernement. C’est la première fois, depuis l’Indépendance, qu’il y a une passation de pouvoir dans la République. Une avancée qui conforte le principe que la Namibie respecte toutes les règles de la démocratie. »

Le Président sortant accorde, pour sa part, toute sa confiance à Hifikepunye Pohamba. « Avec le camarade Pohamba, la Namibie est entre de bonnes mains », a-t-il assuré. D’autant plus que son « poulain » a promis de poursuivre l’œuvre de celui que les Namibiens surnomment « le Vieux ». Un Vieux avec lequel il a mené la lutte pour l’Indépendance et pour qui il nourrit un profond respect. Selon les propos recueillis par l’Agence France Presse, il a annoncé : « J’accepte cette tâche de deuxième Président de la Namibie avec humilité. Je succède au père fondateur de notre Nation et je tiens à faire part de mon grand respect à ce légendaire combattant de la liberté. »

Maillon de la guerre d’Indépendance

Hifikepunye Pohamba est né le 18 août 1935 à Okanghudi, dans la région d’Ohangwena. Il a étudié dans une mission anglicane proche de la frontière avec l’Angola, puis en ex-URSS. De 1956 à 1960, il a été membre du courant indépendantiste de Sam Nujoma : l’Organisation du peuple du sud-ouest africain (Swapo), dont il est aujourd’hui le vice-président. Un an plus tard, il est arrêté par des chefs tribaux opposés à l’action du nouveau mouvement de libération. Enchaîné pendant plusieurs jours, il est condamné à être flagellé en public pour « activisme politique ». Il quitte alors la Namibie, mais y revient clandestinement l’année suivante, avant d’être de nouveau arrêté et emprisonné. En 1964, il est à nouveau condamné à l’exil. Il rentrera deux ans plus tard au pays avec son mentor, lorsque le régime de Pretoria, la capitale sud-africaine, notifie aux Nations Unies que les exilés sont libres de revenir. Ils arriveront le 21 mars, la date qui sera retenue pour la Fête de l’Indépendance.

En 1977, Hifikepunye Pohamba intègre le bureau politique du parti et dirige, en 1989, la campagne électorale du Swapo pour les premières élections démocratiques qui déboucheront sur l’Indépendance. La carrière politique de Hifikepunye Pohamba va alors s’accélérer. il sera ministre de l’Intérieur du premier gouvernement Nujoma, puis gérera le portefeuille de la Pêche et enfin celui des Terres et du Repeuplement. Responsabilité non négligeable dans ce pays qui tente de réduire les inégalités laissées par la colonisation en redistribuant aux Noirs les terres cultivables, pour la majorité détenue par la minorité blanche. Sur ce point, Hifikepunye Pohamba semble enclin à tenir une politique ferme, à l’image de celle de son homologue zimbabwéen Robert Mugabe, basée sur l’expropriation des fermiers blancs.

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