Muté à cause d’une vidéo d’AQMI contre le Maroc, le journaliste d’El País accuse


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Le reporter Ignacio Cembrero, spécialiste de la région du Maghreb à El País, qui a été « muté à l’équipe du dimanche », début février, après une plainte déposée par le Maroc contre le journal espagnol, demande au royaume de porter plainte contre les autres sites Internet où la vidéo est « toujours visible ».

Le journaliste du quotidien espagnol El País, Ignacio Cembrero, spécialiste de la région du Maghreb à El País, qui a été muté, début février, « à l’équipe du dimanche » après un dépôt de plainte du Maroc contre le journal, n’est pas content. A l’origine de l’article dans lequel un lien renvoyé à une vidéo d’AQMI dénonçant « la corruption » au Maroc et appelant à se soulever contre le Roi Mohammed VI, il accuse le royaume marocain de ne pas porter plainte contre les autres sites Internet où la vidéo est « toujours visible ».

Dans un mail, Ignacio Cembrero explique que sa mutation a été décidée à la suite du dépôt de plainte des autorités marocaines. La direction d’El País évoque quant à elle « une décision interne, un changement normal et il n’y a rien d’étrange ».

Ce dernier s’est dit lui aussi visé par la plainte déposée par le Maroc contre la société éditrice du journal. La plainte, enregistrée le 20 décembre 2013, a été déposée au titre du deuxième paragraphe de l’article 579.1 du code pénal espagnol, relatif au délit « d’apologie du terrorisme », d’après un accusé de réception du parquet général daté du 26 décembre.

Ignacio Cembrero accuse le royaume marocain de ne pas porter plainte contre les autres sites Internet où la vidéo est « toujours visible ».

Au Maroc, le journaliste Ali Anouzla, directeur du site d’information Lakome, avait été arrêté le 17 septembre à Rabat avant d’être inculpé pour les mêmes motifs. Il avait publié le lien de l’article El País dans lequel figurait cette fameuse vidéo. Il est poursuivi pour « aide matérielle », « apologie » et « incitation au terrorisme », bien que ce dernier ait lui précisé qu’il s’agissait d’une « propagande terroriste ». Le journaliste a bénéficié, un mois après son arrestation, d’une remise en liberté provisoire suite à l’importante mobilisation au Maroc et à travers le monde.

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