Mugabe-Tsvangirai : campagne de second tour explosive au Zimbabwe


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Morgan Tsvangirai est revenu au Zimbabwe samedi, malgré les menaces de mort qui pèsent sur lui dans le cadre de la campagne pour le second tour de la présidentielle qui devrait se tenir en juin prochain. Pendant ce temps, Robert Mugabe, en campagne lui aussi, multiplie les menaces à l’encontre des Occidentaux, notamment des Américains, qu’il accuse d’ingérence.

Après six semaines d’absence, Morgan Tsvangirai est finalement revenu samedi d’Afrique du Sud, où il séjournait depuis fin mars, pour le lancement officiel de sa campagne en vue du second tour de l’élection présidentielle le 27 juin prochain. En dépit des menaces de morts et des rumeurs d’attentats qui pèsent sur lui, le leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a déclaré lundi « se sentir en sécurité ». Victime par le passé de trois tentatives d’assassinats, il a décidé malgré tout de faire campagne sur place. Il fait ainsi taire certaines langues au sein du MDC qui l’accusaient d’avoir abandonné le pays au moment même où une campagne d’intimidation et de représailles avait été lancée par le régime contre tous ceux qui étaient soupçonnés d’avoir voté pour l’opposition lors du scrutin du 29 mars dernier.

Robert Mugabe combattif jusqu’au bout

La campagne présidentielle a aussi commencé, dimanche, du côté du ZANU-PF, parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1980. A cette occasion, Robert Mugabe a appelé son parti à l’union devant un parterre d’officiels zimbabwéens au siège du parti à Harare, la capitale. Il fait campagne sur un argument bien connu. L’opposition serait soutenue par les puissances occidentales, les Etats-Unis en tête, ce qui n’est pas apprécié par le ZANU-PF, considéré comme le « libérateur du pays » qui a longtemps combattu « les Blancs » pendant les années 1970. Mais face aux évènements des dernières semaines au Zimbabwe, M. Tsvangirai a su attirer la sympathie de plusieurs pays occidentaux. Ce qui est loin d’être le cas pour M. Mugabe vers qui un grand nombre de critiques sont tournées, à l’exception notoire de la Chine et de plusieurs pays africains qui considèrent le Zimbabwe comme un allié précieux.

Le régime zimbabwéen menace les Etats-Unis

Robert Mugabe peut compter sur le soutien officieux de Thabo Mbeki alors même que le président sud-africain est actuellement le médiateur entre le MDC et le ZANU-PF. Un soutien qui n’est pas du goût des Etats-Unis. M. Mugabe a d’ailleurs menacé l’ambassadeur américain au Zimbabwe James McGee d’expulsion, l’accusant de s’immiscer dans les affaires internes du pays. Quelques jours plus tôt, l’ambassadeur a rendu visite, avec certains de ses homologues, à des victimes des violences post-électorales en dehors de Harare sans en informer les autorités. Une visite qui constituerait une « faute grave » selon le code diplomatique en vigueur. « C’est une violation des règles et des règlements qui stipulent que les diplomates voyageant à plus de 40 km de la capitale doivent en faire la demande préalable auprès du ministère des Affaires étrangères », avait affirmé M. Mumbengegwi, en charge du ministère. Ce premier avertissement se veut être aussi le dernier avant sanction.

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