Mugabe aurait échappé à deux tentatives de coup d’Etat


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Un universitaire zimbabwéen spécialiste en sciences politiques a déclaré, mercredi, en Namibie, que le président zimbabwéen Robert Mugabe avait échappé à deux tentatives de coups d’Etat. John Makumbe a par ailleurs affirmé que « trois généraux de Brigade soupçonnés d’être impliqués ont été tués clandestinement ».

Le président zimbabwéen, Robert Mugabe, a survécu à deux tentatives de coup d’Etat cette année alors que des Zimbabwéens désespérés et en colère tentaient de le faire partir par le biais de l’Armée, a révélé un universitaire zimbabwéen spécialiste en Sciences politiques, John Makumbe.

L’universitaire, qui donne une série de conférences publiques en Namibie, a déclaré mercredi soir que ces coups d’Etat manqués avaient abouti à la mort, dans des circonstances mystérieuses, de trois officiers supérieurs de l’Armée.

M. Makumbe, qui est également maître de conférences en Sciences politiques à l’Université du Zimbabwe (UZ), s’exprimait lors d’une conférence publique organisée par l’Institut namibien de la démocratie (NID).

Il a qualifié M. Mugabe de « tyran », ajoutant que son histoire était celle d’un « libérateur » devenu par la suite un dictateur.

Il a également accusé M. Mugabe de tenter de faire du Zimbabwe une Corée du Nord, en affamant le peuple et en dirigeant le pays d’une main de fer.

« Le peuple du Zimbabwe veut tant faire partir M. Mugabe qu’il y a eu deux tentatives de coup d’Etat et trois généraux de Brigade soupçonnés d’être impliqués ont été tués clandestinement », a soutenu M. Makumbe.

Les tribunaux de Harare seraient en train de juger certains des présumés responsables de ces tentatives de putsch, même si les audiences ont lieu à huis-clos.

Le général de Brigade Armstrong Gunda et le général Taurai Lifa seraient décédés suite à des injections mortelles, tandis que le général Fakazi Mleya est mort dans un mystérieux accident de train.

« Le dictateur que nous avons au Zimbabwe est un ancien libérateur. C’est triste quand un libérateur se transforme et devient un tyran », a souligné M. Makumbe.

Le président zimbabwéen, 83 ans, se bat pour survivre politiquement dans son pays frappé de plein fouet par la crise.

Accablé par les sanctions occidentales, un environnement économique qui se dégrade et une popularité en déclin dans son pays, M. Mugabe reste arrogant et accuse les pays occidentaux, particulièrement l’ancienne puissance coloniale britannique, de saboter l’économie de son pays pour procéder à un changement de régime.

M. Makumbe a également averti que la Namibie suivait de près les pas du Zimbabwe.

En dressant un sombre tableau de la faillite de l’économie zimbabwéenne, M. Makumbe a estimé qu’il revenait au peuple du Zimbabwe d’effectuer un changement de régime.

Il a expliqué que de nombreux Zimbabwéens vivaient dans la crainte de M. Mugabe et choisissaient de fuir le pays plutôt que d’affronter le tyran.

« Les Zimbabwéens ont si peur de M. Mugabe qu’ils croient que les crocodiles du fleuve Limpopo sont plus humains que lui », a soutenu M. Makumbe, suscitant un énorme éclat de rire.

Des milliers de Zimbabwéens traversent le fleuve infesté de crocodiles pour se rendre en Afrique du Sud voisine.

M. Makumbe a estimé vains les efforts des leaders de la région pour trouver une solution durable aux problèmes socio-économiques du Zimbabwe.

Il y a une semaine, le chef de l’Etat zimbabwéen avait été accueilli par un tonnerre d’applaudissements lors du sommet des chefs d’Etat de la SADC, à Lusaka.

« Les dirigeants africains resserrent les rangs. Ils ont tous une peur bleue de leurs propres peuples et commencent à penser que cela pourrait être leur tour demain. Ils se serrent les coudes et se soutiennent mutuellement », a indiqué M. Makumbe.

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