Mort de Manu Dibango : le Covid-19 emporte une légende de l’Afrique


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Manu Dibango
Manu Dibango

La nouvelle est tombée comme un coup de massue très tôt ce matin : la virtuose du saxophone, le roi de la world music, le pionnier de l’afro-jazz, le musicien à la voix très grave est décédé à l’âge de 86 ans suite à une infection au Coronavirus. C’est à travers un communiqué publié sur sa page officiel que les proches de Manu Dibango ont porté la triste nouvelle à ses fans.

Il y a quelques jours, le 18 mars plus précisément, par Facebook, la famille de Emmanuel N’Djoké Dibango, dit Manu Dibango, avait annoncé son infection à la Covid-19. Cependant, le message se voulait rassurant, on pouvait lire notamment : « Nous portons à votre information qu’après une récente hospitalisation due au Covid 19, Manu Dibango se repose et récupère dans la sérénité ». Rien ne présageait donc véritablement de l’état de santé déclinant de l’octogénaire qui, à en croire le message, n’aurait pas été trop affecté par la maladie. hélas, la grande faucheuse passera par là, emportant ainsi une légende mondiale.

Arrivé en France alors qu’il n’avait que 15 ans, Emmanuel N’Djoké Dibango aura marqué l’histoire de la musique par son grand art et sa voix grave qui reste atypique. Son titre « Soul Makossa » fut un tube planétaire et Michael Jackson plagiat même un de ses titres dans l’album Thriller, de même que Rihanna pour son titre Don’t Stop the Music. En 2010, ce père de quatre enfants fut élevé au rang de la légion d’honneur en France. « Je ne suis pas pur, je suis un mélange », avait-il l’habitude de dire pour signifier qu’il était désormais un citoyen du monde.

Attention au mot bonheur : il y a beaucoup d’épines dans le bonheur

« Quand une carrière est longue, elle est faite forcément en dents de scie : il y a des bons et des mauvais moments. L’essentiel, c’est que j’ai survécu à toutes ces épreuves. Tu commences par être un petit musicien, ensuite si tu as la chance, tu deviens un peu plus connu, puis chef d’orchestre, puis arrangeur, puis accompagnateur de grands artistes. Puis de musicien, tu deviens artiste – c’est ce qui m’est arrivé avec « Soul Makossa » en 1973″, avait confié Manu Dibango.

Le  saxophoniste considérait qu’il avait eu « de la chance. Et d’abord la chance de venir en France, d’être né dans une famille qui avait les moyens de me payer des études en métropole. Et la chance que mes parents me payent des leçons de musique. C’étaient des parents qui m’aimaient. Si tu peux vivre par ta passion, et que tu travailles avec ça, c’est du bonheur. Mais attention au mot bonheur : il y a beaucoup d’épines dans le bonheur. Il faut comprendre ce que c’est d’avoir de la chance : ça coûte cher, la liberté ».

Selon le communiqué, son inhumation se fera « dans la stricte intimité familiale, et un hommage lui sera rendu ultérieurement, dès que possible ».

Voici l’intégralité du communiqué :

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