Mort de M’pongo Love : 30 ans déjà


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M'pongo Love
M'pongo Love

15 janvier 1990 – 15 janvier 2020. Cela fait exactement trente ans que l’artiste musicienne M’pongo Love a quitté la terre des hommes, à la fleur de l’âge. Trois décennies après sa mort, l’interprète de la célèbre chanson « Ndaya » reste vivante dans la mémoire collective des mélomanes.

Née le 27 aout 1956 à Boma dans la partie ouest du pays, Alfride M’pongo Love a passé une enfance parsemée de défis avec notamment sa paralysie suite à une injection de la pénicilline ainsi que la mort de son père alors qu’elle avait moins de 5 ans. Ces circonstances douloureuses n’ont pas découragé cette dame qui a su imprimer sa marque dans la musique congolaise moderne. Coup de projecteur sur son parcours musical.

« Pas possible Maty », le tube de la consécration

Aux âmes bien nées,  la valeur n’attend point le nombre des années, pas dit-on. D’après plusieurs sources, c’est à l’école primaire que cette icône se familiarise à la musique. Après cette période, elle  s’oriente vers le bureau où elle travaille comme secrétaire de direction dans la société Districars, œuvrant dans le secteur automobile. Et comme nul n’échappe à son destin, elle intègre le nostalgique orchestre « Afrisa  International » du grand Tabu Ley Rochereau, grâce à son mentor, Deyess Empompo Loway. A cette époque, elle y preste sous son nom propre, Afride M’pongo, avant qu’elle ne prenne, à l’âge de 19 ans, le pseudonyme de « M’pongo Love », qui sera son nom de scène.

En 1976, sa première chanson « Pas possible Maty », considérée d’ailleurs comme l’un de ses chefs-d’œuvre, la propulse au rang de chouchou du public. Désormais, la jeune fille à la voix limpide et légère fait le buzz dans tous les pays.

Après cet opus, elle se confirme grâce, non seulement  à ses multiples collaborations avec de grands noms de la musique congolaise dont Ray Lema, Mayaula Mayoni dans la chanson « Ndaya » dans laquelle elle dénonce la polygamie, avec Josky Kiambukuta, Bopol Masiamina, mais aussi et surtout du fait de ses tournées en Europe notamment.

La création de son orchestre  « Tcheketcheke Love » a aidé la carrière de cette  artiste à atteindre son épilogue. Ainsi avec succès une rivalité  s’est développée entre elle et la chanteuse Abeti Masikini, toutes deux considérées par ailleurs comme de grandes dames de la musique congolaise moderne.

Sa mort, une perte irréparable pour ses fans

Au beau milieu d’une carrière pleine de réussite et de courage, malgré son handicap, M’pongo Love se heurte à la méningite cérébrale, une maladie fatale qui l’emportera le 15 janvier 1990, après un moment d’hospitalisation au Gabon. La nouvelle de sa mort plonge la République Démocratique du Congo dans l’émoi. Le public congolais venait de perdre une star, seulement âgée de 33 ans.

« M’pongo love était extraordinaire. Son état d’handicap n’a pas étouffé le talent fou qu’elle avait. Sa voix a bercé tout le Zaïre. Personnellement, je l’ai connu à Paris lorsqu’elle interprétait la chanson « Partager » .Sa mort reste une perte pour toute la nation congolaise et l’Afrique Centrale », lâche un de ses fans.

Trois décennies après sa mort, quelle leçon tirer de sa carrière ?

La disparition de la majorité de leaders rime avec la disparition de leurs orchestres. Le « Tcheketcheke Love » n’a pas fait exception. Après la mort de M’pongo Love, son orchestre aussi a cessé d’exister. Comme qui dirait : « Mpongo est morte avec son orchestre ». Une chose est sûre, l’opinion retiendra que la réussite de cette artiste par ailleurs en situation d’handicap aura été le symbole du courage, de vision et de l’envie d’exploiter ses talents.

M’pongo est partie laissant derrière l’elle une riche discothèque façonnées par sa créativité et son talent hors du commun.

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