Miroir, mon beau miroir


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Dernier-né de la presse magazine, Dynamik Sud vise la diaspora du continent africain. A travers des portraits et des parcours personnels, le mensuel dessine une diaspora ouverte et éclectique et lui renvoie un juste reflet d’elle-même. Le premier numéro est en kiosque à partir de ce mercredi.

 » Regards noirs sur la France ou regards sur la France noire « . Quelques mots de Paul Sellac, pour condenser l’esprit du nouveau magazine dont il est le rédacteur en chef, Dynamik Sud. Un mensuel (10 numéros par an), tiré à 30 000 exemplaires, né de la volonté de trois copains et qui propose à la diaspora africaine au sens large un miroir. Un reflet de ce qu’elle est : plurielle,  » dynamique « , combattante. Combative. Interview à deux voix avec le directeur de la publication de Dynamik Sud, Pascal Colby, et son rédacteur en chef adjoint, Jean-Philippe Tarot.

Afrik : Comment est né le projet de Dynamik Sud ?

Pascal Colby : Il était en gestation depuis très longtemps. Cela fait dix ans que nous nous connaissons avec Paul Sellac (le rédacteur en chef) et Jean-Philippe Tarot. J’ai travaillé en tant que journaliste pendant longtemps, Paul vient du milieu associatif et culturel, il a participé à des projets humanitaires en Afrique, c’est un continent qu’il connaît bien.

Jean-Philippe Tarot : Quant à moi, j’ai passé 10 ans dans le commerce international, travaillé en Afrique et je suis passionné par la culture africaine. Nous avions tous les trois le projet dans un coin de notre tête. C’est cet été que nous nous sommes vraiment lancés.

Afrik : Comment avez-vous financé le projet ?

Pascal Colby : Pour l’instant, c’est notre agence de communication, Dialecte, spécialisée dans la presse d’entreprise, qui paie tout.

Afrik : Quelle est la ligne éditoriale de Dynamik Sud ?

Pascal Colby : Ce sont avant tout les gens qui nous intéressent. C’est pourquoi il y a de nombreux portraits dans le magazine, des gens que nous avons envie de mettre en avant parce qu’ils se bougent, font des choses. Des Africains installés en France qui font que l’économie française roule par exemple. Nous ne voulons pas faire du  » communautaire social  » comme défendre les Sans-papiers. Nous voulons parler de tout le monde, à sa juste valeur.

Jean-Philippe Tarot : C’est vraiment ce qui se passe en France que nous ciblons. Nous parlerons de certaines choses qui se passent en Afrique mais dans notre rubrique  » Evasion « .

Afrik : Qu’apporte de nouveau votre magazine?

Pascal Colby : Il y a des magazines sur et pour la communauté africaine en France mais pas un seul ne trace comme nous le parcours des gens ici. Il y avait un créneau à prendre.

Jean-Philippe Tarot : Chaque mois, un dossier de 12 à 16 pages sera consacré aux problèmes qui touchent les Noirs de France.

Afrik : Vous parlez uniquement de la diaspora de l’Afrique subsaharienne ?

Pascal Colby : Non. Nous parlons aussi de personnes venant du Nord de l’Afrique. Pour le premier numéro, nous avons un portrait d’un franco-égyptien. D’autres suivront.

Jean-Philippe Tarot : Nous traitons des  » Black  » au sens le plus large du terme, qu’ils viennent d’Afrique du Nord, du Sud ou des Caraïbes. Encore une fois, notre vision n’est pas communautaire.

Afrik : Et votre cible ?

Pascal Colby : Nous ne nous adressons pas qu’aux Noirs ! Nous espérons toucher le plus large public possible, tout en sachant que nous visons les 28-45 ans.

Jean-Philippe Tarot : Nous faisons le magazine que nous aimerions lire nous-mêmes et nous comptons intéresser des gens dans la France entière. Nous ne restons pas centrés sur Paris et sa région. Pour le premier numéro, nous avons été à Marseille. A l’avenir, d’autres villes comme Lyon, Bordeaux, Nantes ou encore Toulouse seront à l’honneur.

Afrik : Votre charte graphique est très agréable…

Pascal Colby : Notre directrice artistique a travaillé sur une maquette que nous ne voulions pas rigide mais pas trop fantaisiste non plus. Elle est dans la lignée des magazines dits  » sérieux  » tout en étant richement illustrée.

Jean-Philippe Tarot : Le contenu rédactionnel est primordial, les textes doivent être de très bonne qualité. Mais nous accordons une place particulière à l’image, aux visuels. Dynamik Sud fait notamment appel à des photographes, c’est très important.

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