Miondo, bobolo et mintoumba : l’art de transformer le manioc


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Des bâtons de manioc
Des bâtons de manioc

Les femmes camerounaises ont appris à apprivoiser la terre et ses produits. À Douala, le manioc est très présent dans l’art culinaire et il est diversement transformé pour donner le miondo, le bobolo ou le mintoumba. Pour mieux comprendre la transformation du manioc « Made in Cameroun », un tour est effectué au marché de Saker dans le quartier de Deïdo où nous avons retrouvé Kinké Jacqueline, qui nous éclaire sur cet art culinaire autour du manioc.

Communément appelé bâton de manioc, le « miondo » est une spécialité traditionnelle camerounaise. Elle accompagne beaucoup de mets « Made in Cameroun », mais trouve particulièrement sa place auprès du « ndolé » ou du poisson braisé. Toutefois, elle n’est pas la seule technique de transformation du manioc par les femmes camerounaises. Il y a également le bobolo, qui est un mets à base de manioc, pilé et fermenté, enveloppé dans une longue feuille pour une forme cylindrique mince, le tout cuit à la vapeur. Le peuple Bassa, qui est très présent à Douala et surtout dans le populeux quartier de New Bell, a aussi sa manière de transformer le manioc. Un produit final qui donne le mintoumba.

Le mintoumba
Le mintoumba

Le mintoumba est un gâteau traditionnel du Cameroun fait à base de manioc frais fermenté et d’huile de palme rouge. Il est ensuite cuit à la vapeur pour servir d’accompagnement à une sauce, ou dégusté comme casse-croûte. Il fait la fierté de la gastronomie camerounaise et ce n’est pas Kinké Jacqueline qui dira le contraire. Trouvée assise devant son étal, au petit marché de Saker, dans le quartier de Deïdo, la vendeuse de manioc et ses dérivés, la quarantaine, dévoile les petits secrets de ces aliments transformés.

Le bobolo
Le bobolo

« Le bobolo est fait à base de manioc. On l’appelle aussi le bâton de manioc. Mais il y a plusieurs sortes de bâtons. Pour les distinguer, on va dire le bobolo et le miondo », a-t-elle fait comprendre, avant que notre échange ne soit interrompu par une cliente qui venait acheter des noix de palme. Après avoir servi la cliente, elle revient vers nous et poursuit son exposé. « Le bobolo est préparé et enroulé puis attaché dans des feuilles. Par contre, le miondo est non préparé et le client l’amène pour le faire à la maison. Par contre, pour ce qui est du mintoumba, il est mélangé avec l’huile rouge, un peu de sel et du piment. On le prépare dans la marmite. Une fois la cuisson terminée, il faudra le faire sécher », a expliqué Kinké Jacqueline, teint clair.

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Le miondo
Le miondo

« Tous ces produits du manioc peuvent être consommés accompagnés ou non de sauce. Ils peuvent aussi remplacer le pain. Le plus souvent, les gens préfèrent le consommer avec du poisson braisé et même de la viande », ajoute Jacqueline, qui vend le bâton de miondo à 600 FCFA. Plus nourrissant certes, il est cher par rapport au pain dont le prix de la baguette tourne autour de 150 FCFA. Pour le bobolo, il est vendu à 200 FCFA l’unité, tandis que le mintoumba, qui est mélangé avec de l’huile rouge, du sel et du piment, coûterait entre 1 000 et 2 000 FCFA la « baguette ».

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