Microsoft en wolof


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Microsoft va produire une version en wolof pour ses futurs produits Windows Vista et Microsoft Office 12. Cette initiative, lancée dans le cadre de son Programme Langue Locale, a récemment été annoncé à Dakar par le nouveau Président de Microsoft Afrique, le Malien Cheikh Modibo Diarra. Le but est de permettre à la population sénégalaise d’accéder aux technologies de l’information et de la communication dans une langue qui leur est familière.

Par Vitraulle Mboungou

Les Sénégalais sachant écrire et lire en wolof devraient prochainement pourvoir bénéficier de logiciels Microsoft dans cette langue nationale. La grande firme américaine a annoncé récemment être en mesure de mettre en œuvre cette initiative, qui permettra aux Sénégalais de se familiariser avec les technologies de l’information et de la communication (TIC). La nouvelle a été rendue publique par le tout nouveau Président de Microsoft Afrique, Cheik Modibo Diarra, au cours d’un point presse à Dakar. « Ma tâche est de créer, d’ici juin, un plan spécifique pour l’Afrique, afin de tirer le maximum des nouvelles technologies. L’important, c’est de multiplier l’interaction dans les multimédias, permettre leur accès à ceux qui savent lire et écrire dans d’autres langues que le français et l’anglais», a-t-il affirmé.

Le travail de traduction d’une application logicielle en wolof a été confié à une équipe de linguistes et de professionnels de l’informatique de l’Université Cheikh Anta Diop (Dakar). Elle a pour mission d’élaborer un glossaire en wolof couvrant le domaine de l’informatique courante. Les logiciels Microsoft concernés sont Windows Vista et Microsoft Office 12. Les utilisateurs de versions authentiques de ces deux logiciels auront la possibilité d’installer un pack d’interface linguistique qui permettra d’adapter la version en langue française. Ce pack est téléchargeable gratuitement sur Internet. L’initiative a été approuvé de manière très favorable par le gouvernement sénégalais, comme en témoigne la présence, à la conférence de presse, du directeur de l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie), Mohamed Tidiane Seck.

Une opportunité exceptionnelle

« Il s’agit là, d’une étape importante qui permettra aux nombreuses personnes parlant le wolof d’utiliser l’informatique dans leur langue maternelle », a indiqué M. Diarra. « Microsoft espère que le gouvernement peut désormais poursuivre une stratégie d’accès numérique qui, jusque-là, n’avait aucun sens, ce qui ouvre la voie à des opportunités résolument nouvelles, permettant aux pouvoirs publics de répondre avec plus d’efficacité aux besoins des citoyens », a-t-il ajouté. Ces logiciels en wolof pourront, par exemple, permettre aux administrés de remplir leurs déclarations fiscales en ligne. Cet ancien astrophysicien de la Nasa, reconnaît également que cette initiative constitue un véritable atout pour les établissements scolaires car il va accroître le niveau de confort des écoliers. Par ailleurs, selon M. Diarra, les gens oublient souvent que le wolof est l’un des nombreux points communs qui lient le Sénégal avec les pays voisins. Ainsi le fait d’avoir cette langue dans TIC, « crée une plate-forme permettant une meilleure communication et un renforcement de la collaboration entre les établissements scolaires, les entreprises, les administrations et les différentes communautés de la sous-région », a-t-il précisé.

Pour Andy Abbar, directeur Europe, Moyent-Orient et Afrique sur la délocalisation des langages chez Microsoft, il ne s’agit pas seulement de traduire un mot de l’anglais en wolof, mais de « prendre en compte le contexte dans lequel une phrase est prononcée. Le problème, ce n’est pas la tradition mais la localisation. C’est aux experts locaux de donner les terminologies pour un glossaire», a-t-il souligné. Il soutient que cette initiative est une opportunité exceptionnelle pour les développeurs de logiciels, de plus en plus nombreux en Afrique de l’Ouest. Ils sont selon lui, « les seuls capables de développer des applications dans cette langue. Dès que ces outils seront disponibles, les développeurs de cette région auront la possibilité de créer des applications supplémentaires en wolof. On pourra par exemple, développer un correcteur orthographique, localement », a-t-il ajouté.

Le géant américain n’en n’est pas à sa première traduction dans une langue africaine, il a déjà réalisé une telle initiative avec l’africaans, l’izizulu et le kiswahili. Des langues parlées par plusieurs millions d’Africains qui sont autant de clients potentiels que Microsoft désire conquérir. La multinationale ne compte pas s’arrêter à ces quelques langues. Elle envisage de développer simultanément au cours des douze prochains mois, en partenariat avec les pouvoirs publics, les établissements universitaires et les linguistes du monde entier, quarante langues régionales africaines pour Microsoft Windows Xp et Microsoft Office 2003.

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