Métisser Marseille


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L'Affiche

Le Festival Métissons s’ouvre cette année sur les cultures comoriennes. Musique, expositions, projections, conférences. Trois jours (du 8 au 10 août) pour faire le tour des îles. Une belle façon de rendre hommage à la plus importante diaspora de la ville encore trop méconnue.

On a l’habitude de dire que Marseille est la cinquième île des Comores. Ou encore, que c’est la première ville comorienne avant Moroni. 40 000, 60 000, 80 000… combien la cité phocéenne compte-t-elle de Comoriens ? Difficile de savoir. Surtout que cette communauté, bien que nombreuse, est plutôt silencieuse. Marseille connaît bien mal cette diaspora pourtant passionnante. Le préjudice pourrait être réparé pas plus tard que demain avec le Festival Métissons qui s’ouvre cette année à la culture comorienne.

Au programme, du 8 au 10 août : des concerts, des expositions, des conférences et des projections. Côté musique, on retrouvera avec plaisir le malicieux Baco et son blues des îles si attachant. Ou bien encore Abou Chihabi, l’un des grands ambassadeurs de la musique de l’Océan Indien, auteur du premier hymne national des Comores. A noter : Esprit de transhumance, une création musicale autour de l’œuvre du poète Saindoune Ben Ali.

Sentiers non battus

Vous pourrez également aller flâner du côté de l’Espace d’art Marionnaud qui accueille les toiles de jute abstraites du plasticien Modali (l’exposition dure jusqu’au 30 août) et jeter un œil sur les photographies de Saïd Abasse au Théâtre de la Sucrière. Les projections, quant à elles, auront lieu pendant les trois jours du festival, entre les concerts. A voir : Barouawa Super 8… de Saïd Djoumoï (une vidéo lettre qui semble valoir le détour !), Litres d’Ahmed Mze Boina et Légitime défense de Mohamed Bacar. Pour concocter ce programme, l’organisation du festival s’est appuyée sur l’association Washko Ink.. Cette dernière, qui vise à promouvoir la culture comorienne, est principalement animée par le journaliste et comédien né à Moroni Soeuf Elbadawi. Celui-ci participera d’ailleurs à la conférence « Comoriens de France, le mythe de l’éternel retour », samedi prochain.

« Après un an de silence, Métissons revient, plus que jamais décidé à vous emmener sur des sentiers non battus », explique Cati Antonelli, la directrice artistique. Le festival reste, cette année encore, fidèle à la ligne adoptée à sa création en 1997 : explorer les musiques et les cultures des diasporas et construire une programmation sans « tête d’affiche ». La pari cette année : mettre un peu de Comores sur la canebière.

Festival Métissons, 6ème édition, les 8, 9 et 10 août de 19 à 21h.

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