Menaces sur les présidentielles nigérianes après la disqualification d’Atiku Abubacar


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Le vice-président nigérian Atiku Abubacar a saisi la justice après avoir été exclu jeudi des élections présidentielles d’avril prochain par la Commission électorale nationale. Il accuse le président Obasanjo d’être derrière cette décision et promet d’être présent lors du scrutin. Le gouvernement, qui soutien l’exclusion, a prévenu que les forces de l’ordre sont « en état d’alerte maximal ».

Avec Panapress, Lagos, Nigeria

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Nigeria a exclu jeudi le vice-président Atiku Abubakar de la course à la présidence du 21 avril pour corruption présumée. Le président du Congrès de l’action (AC, parti), accusé de corruption par une commission gouvernementale, a porté l’affaire devant la justice pour faire annuler la décision. Le 7 mars dernier, la Haute cour fédérale d’Abuja avait déjà jugé la CENI incompétente pour interdire des candidatures aux élections.

Comme « en 2 000 en Côte d’Ivoire »

L’AC estime être victime d’une vendetta orchestrée par le président Olusegun Obasanjo qui est à couteaux tirés avec Atiku Abubakar depuis que ce dernier s’est opposé à un troisième mandat du président nigérian. Le parti rappelle aussi que deux tribunaux avaient rejeté la mise en accusation du vice-président.

« Notre candidat se présentera sans aucun doute à l’élection présidentielle d’avril prochain », a assuré Lai Mohammed, le porte- parole de l’AC, cité dans un communiqué. Celui-ci met en garde le président de la CENI, Maurice Iwu, qui selon lui « essaie de plonger le Nigeria dans une crise similaire à celle qui a suivi l’exclusion de Alassane Ouattara de l’élection présidentielle de 2000 en Côte d’Ivoire ».

« Les forces de sécurité en état d’alerte maximal »

Le gouvernement fédéral du Nigeria a pour sa part annoncé son soutien à la décision de la CENI de disqualifier Atiku Abubakar, tout en s’engageant à réprimer toute tentative de faire échouer les élections, selon un communiqué signé vendredi à Abuja par Remi Oyo, la porte-parole de la présidence.

« Les Nigérians doivent noter que la CENI s’est correctement inspirée de la constitution et de toutes les autres lois appropriées du pays dans sa préparation des élections. Et ils doivent refuser de se laisser tromper par les fausses déclarations de ceux qui ont été constitutionnellement exclus du processus électoral tel que le conçoivent notre constitution et nos lois afin de débarrasser la gouvernance de ses mauvaises herbes et de ses éléments corrompus », indique le document.

Nombre d’observateurs craignent que la procédure en justice entamée par Atiku Abubacar ne provoque un report des élections. Mais le gouvernement a affirmé que les élections se tiendraient comme prévu les 14 et 21 avril. « Les forces de sécurité et du maintien de l’ordre, explique Remi Oyo, ont été placées en état d’alerte maximal pour soutenir la détermination du gouvernement et de tous les patriotes nigérians à défendre la démocratie et à garantir une transition réussie vers une nouvelle administration démocratique le 29 mai 2007 ».

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