Médecine au Sénégal : Macky Sall met fin à l’hypocrisie d’un serment


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Le Président du Sénégal, Macky Sall
Le Président du Sénégal, Macky Sall

Le gouvernement de Macky Sall vient de siffler la fin de la récréation dans les hôpitaux du Sénégal, rappelant, indirectement, aux médecins les fondamentaux du serment d’Hippocrate qu’ils avaient prêté avant d’obtenir l’autorisation d’exercer le métier.

Le ministère sénégalais de la Santé a adressé une note circulaire aux directeurs des hôpitaux, dans la soirée du 2 janvier 2019, pour leur donner des consignes fermes quant à la bonne prise en charge des patients qui arrivent dans les services d’urgence. Cette décision intervient après la sortie du chef de l’Etat sénégalais sur la prise en charge des urgences au Sénégal. C’était lors de son face-à-face avec les journalistes, le 31 décembre 2019.

Serment d’Hippocrate ou l’hypocrisie d’un serment

Au Sénégal où en effet, des malades meurent à la pelle, souvent dans des taxis ou des véhicules particuliers, à la recherche d’un hôpital « désireux » de les prendre en charge, les médecins semblent oublier le serment d’Hippocrate qu’ils avaient tous prêté avant d’embrasser le métier. Malheureusement, ils sont nombreux les malades qui sont rabroués dans les hôpitaux, « faute de places », ou tout simplement des patients à qui les préposés à la sécurité refusent l’accès dans les centres de santé qui déclarent n’avoir plus de place pour accueillir les malades qui finissent par périr en cours de route, à la recherche d’une structure d’accueil.

Sans compter l’absentéisme injustifié des médecins, les retards répétés des personnels du corps médical, et le manque de professionnalisme des blouses blanches qui se matérialise sous différentes formes. Ils sont en effet nombreux les Sénégalais à dire leur ras-le-bol face au désordre qui sévit dans la quasi-totalité des structures de santé :

  • personnel irrespectueux envers les malades à défaut de bien les accueillir et les rassurer conformément aux textes qui régissent la profession
  • propension du personnel à recevoir des vendeurs de tissus et autres produits au moment où les patients font la queue et …patientent
  • retard du début des consultations, car le personnel prend son petit-déjeuner où la responsable a fait un crochet au marché ou à des funérailles, si ce n’est pas qu’elle est passée rendre visite à un voisin ou une voisine qui est rentrée de la Mecque

La liste des griefs est longue, très longue même. Difficile même de croire que ce genre de comportement existe dans les structures de santé du Sénégal où le serment d’Hippocrate semble foulé du pied. Et ce comportement pourrait même être généralisé dans les autres départements ministériels.

La Santé, partie visible de l’iceberg

Après le département de la Santé, les Sénégalais, en plus d’insister sur la nécessité de veiller à l’application des nouvelles mesures, attendent de voir Macky Sall sortir la chicotte contre nombre de ses ministres qui, visiblement, manquent de vision. C’est le cas notamment des départements en charge de l’Education et celui des Transports. Par exemple, outre les dysfonctionnements dans les écoles publiques qui manquent quasiment de tout (toilettes descentes, de robinets, tables-bancs…), un fait, un petit détail, attire l’attention et cela, seulement sous le magistère de Macky Sall.

Il se trouve qu’au Sénégal, les élèves ont repris le chemin de l’école depuis le 2 janvier 2020. Les parents qui avaient leurs enfants qui devaient rejoindre des villes éloignées étaient obligés de préparer, avec l’élève, le retour durant la journée du 31 décembre 2019. Car l’élève, pour ne pas arriver tardivement, devait prendre départ, le lendemain, le 1er janvier 2020. Donc, toute la famille aura passé la fête de fin d’année à organiser le retour de l’élève. A la belle époque, sous les anciens Présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, le choses ne se passaient pourtant pas ainsi.

Comme cela se fait jusqu’à présent dans tous les pays du monde, pour reprendre Macky Sall (« dans aucun pays au monde, il n’est autorisé de manifester devant le palais », sauf aux Etats-Unis), les élèves reprennent le chemin de l’école au moins trois jours après le nouvel An. Au Burkina Faso, ils reprennent l’école le 6 janvier, en France pareil. Sauf que les ministres de l’Education de Macky Sall semblent avoir un potentiel supérieur à celui de leurs prédécesseurs et même de leurs collègues de l’étranger. Autant le dire, ils pourrissent la fin de l’année à parents et élèves, et même transporteurs, augmentant ainsi le risque d’accidents sur les routes du Sénégal.

L’Emergence au stade de solgan

Parlant d’accidents de la circulation, c’est comme si Macky Sall ne disposait pas d’un ministère des Infrastructures. Pourtant si. Car, on entend souvent ce département appeler à réduire les accidents sur les routes du Sénégal. Comment éviter des accidents sur des routes cahoteuses ? Saviez-vous qu’au Sénégal, les routes nationales font partie des plus mauvaises au monde, depuis que Macky Sall est au pouvoir ? C’est du moins le constat désolant fait. Sans doute, Macky Sall qui n’emprunte désormais que le péage pour ses déplacements, n’est pas au courant de cet état de fait. Autrement, il aurait tout simplement supprimé ce ministère qui n’est d’aucune utilité pour le Sénégalais lambda.

Deux exemples qui méritent réflexion et qui sont visibles :

  • entre Diamniado et Bargny, commune située à quelque 30 kilomètres de Dakar, il y a pas moins de six (6) gros trous sur la route nationale. Et figurez-vous que ces trous, qui ont causé pas mal d’accidents, certains graves, ayant occasionné des dommages matériels comme corporels, sont là depuis bientôt quatre ans
  • sous le pont dit de Hann, face à EMG, à quelques encablures du Palais de Macky Sall, un gros nid de poule, d’un diamètre d’environ 75 cm sème la terreur chez les automobilistes depuis bientôt un an. Par moment, ce sont des particuliers qui, las de voir le nombre de dommages que cause ce défaut, remplissent le trou de petites pierres et de sable pour limiter les dégâts. S’ils n’ont pas été pris en charge entretemps, les trous entre Diamniadio et Bargny et celui de Dakar y étaient encore jusqu’à ce vendredi nuit.

Après la Santé, les Sénégalais attendent donc de voir le Président Macky Sall commencer à arpenter enfin les chemins de l’Emergence, mot qui n’est, à ce jour, qu’un simple slogan au vu des réalités que vit son peuple.

A lire : Le Sénégal sous Macky Sall : incompétence ou je-m’en-foutisme ?

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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