Le Sénégal sous Macky Sall : incompétence ou je-m’en-foutisme ?


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Le Président du Sénégal, Macky Sall
Le Président du Sénégal, Macky Sall

L’espoir de lendemains meilleurs, face aux dérapages financiers du régime libéral, qui devraient disparaître au profit de la bonne gouvernance et surtout d’un mieux être socioéconomique, semble se dissiper jour après jour sous le régime républicain. Le quatrième président sénégalais, Macky Sall, s’était prononcé durant les campagnes électorales auxquelles il a eu à participer, à promettre le plein-emploi, et surtout une rupture d’avec les pratiques politiques du régime libéral dont il faisait partie.

Après 7 ans à la tête du Sénégal, les résultats sont loin de l’espoir et des attentes placées dans l’alternance. La pauvreté, le chômage et la mauvaise gouvernance sont en train de créer des troubles sociaux. La multiplication des manifestations sociales se solde par des affrontements avec les forces de l’ordre. Pourquoi la rue est-elle devenue un espace pour exprimer le mécontentement des citoyens sénégalais, face à la vie chère ? L’essor de la jeunesse confrontée au chômage est la raison principale des manifestations sans ignorer la mauvaise gouvernance qui est présente à presque tous les niveaux. Pendant que la population constate une dégradation de leurs conditions de vie, la pauvreté, le manque d’accès aux services de base, la corruption et la dictature, les gouvernants demandent le silence et pointe du doigt l’opposition et la presse.

Une génération sacrifiée

Malgré toutes les ressources mobilisées mises à la disposition du président sénégalais, on assiste toujours à une jeunesse en âge de travailler à laquelle les gouvernants peinent à offrir des perspectives. À cela, il faut ajouter une économie atone et un fast track mourant. Monsieur le Président, les enfants qui avaient fini le cycle primaire pendant que vous preniez le pouvoir ont pour la plupart eu le baccalauréat et durant l’achèvement de votre second mandat, ils seront des maîtrisards. À quoi devraient-ils s’attendre quand ils finiront leurs études ? Un TER, un BRT, une arène nationale et une nouvelle ville à Diamniadio ? Auront-ils du travail pour pouvoir se permettre ce luxe mis à la disposition d’une population pauvre ? Combien de milliards ont été détournés dans les marchés ?

À défaut de pouvoir faire régner la justice, l’appareil judiciaire a été utilisé par l’exécutif pour dissuader les populations face à leur droit constitutionnel de manifester. Les forces de l’ordre travaillent en toute impunité et ils font plus de mal que de bien. Combien de fois ont-ils été autorisés à tirer sur les manifestants en toute impunité ? Si le Sénégal était un pays de droit, les populations feraient recours aux médias ou à la procédure parlementaire pour décrier leur mécontentement, cependant ces procédures ne marchent pas en Afrique. Quand les populations font recours aux manifestations, elles sont souvent interdites sans raison valable. Des manifestations qui ne contreviennent ni à la sécurité, ni à l’ordre public ?

Quand on a échoué, il faut avoir la grandeur d’accepter son échec et de démissionner. Comment peut-on survivre face à cette situation ? Un gouvernement qui n’a pas crée assez d’emplois, et n’a pas facilité la création d’emplois et n’a pas su faire reculer la pauvreté et qui en plus de tout cela, veut augmenter les prix pour combler son déficit budgétaire qu’il a créé tout seul. Quelle injustice! C’était d’abord le prix du carburant puis les tarifs et les prix de l’électricité. Cette hausse aura un impact sur les ménages et l’économie de manière générale.

Une subvention électoraliste

Monsieur le Président, nous devons comprendre que les subventions énergétiques absorbent une grande partie des ressources publiques. Il faut aussi noter que le Sénégal est un pays très pauvre et que les subventions énergétiques profitent généralement à  ceux qui sont plus aisés, même si leur élimination affecterait les moins aisés. Pourquoi ne pas conduire une étude sérieuse pour mieux comprendre l’impact de l’arrêt des subventions sur les ménages les moins aisés? Nous avons décrié cette subvention depuis que Macky Sall est arrivé au pouvoir, car le prix du baril du pétrole était relativement bas, donc il fallait afficher les prix réels de l’énergie. Ces subventions ont un impact sur l’économie. Elles empêchent ou réduisent les dépenses publiques dans les secteurs de la santé et de l’éducation et cela affecte la SENELEC, car elle devient incapable d’investir davantage pour développer ce secteur-clé pour une économie florissante.

Il est acceptable que le gouvernement fasse recours aux subventions énergétiques s’il y a des montées des prix du pétrole, mais tel n’a pas été le cas durant le premier mandat de Macky Sall. Vu que la subvention énergétique est un mécanisme quasi-facile à mettre en place, tous les présidents sénégalais l’utilisent dans un but électoraliste au lieu de respecter la loi économique. Si aujourd’hui Macky Sall vit cette situation sociale tendue, il faut lui imputer la faute, car il croyait qu’une réélection en valait la peine. Pour être honnête, le président a les mains liées.

C’est injuste de ne pas avoir donné aux populations les ressources nécessaires pour faire face à l’augmentation des prix et de les empêcher de manifester leur mécontentement, c’est de la dictature. Il est plus noble de reconnaître ses erreurs intentionnelles dans le but d’une réélection et de dire la vérité aux populations. La situation économique est catastrophique. Vous pouvez emprisonner tous les Sénégalais, cela ne changera pas le fait que vous aillez échoué et que le Sénégal et les Sénégalais attendaient beaucoup de vous. Monsieur le Président, hormis vos camarades de parti, vous avez déçu toute une population.

Mohamed Dia

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