Mauritanie – Union Africaine : L’attaque contre la force G5 expose les «failles de sécurité»


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Trente dirigeants africains ont entamé dimanche une réunion à huis clos pour discuter des moyens de lutter contre l’extrémisme et la corruption lors du 31ème sommet de l’Union africaine qui se tient à Nouakchott, dans la capitale mauritanienne. Dans le même temps, au Mali les attaques contre des cibles militaires se succèdent La question de l’esclavage, toujours toléré en Mauritanie, n’a pas été abordée pendant le sommet.

La dernière attaque meurtrière contre un groupe de sécurité antiterroriste africain au Mali a mis au jour les défaillances de la sécurité régionale qui doivent être corrigées, a prévenu dimanche le pays hôte du sommet de l’Union africaine qui se tient en Mauritanie.

Vendredi, un kamikaze dans un véhicule peint aux couleurs de l’ONU a tué deux soldats et un civil dans l’attaque du siège du quartier général de la force dite du G5 dans la ville malienne de Sevare. Un groupe lié à Al-Qaïda a revendiqué l’attentat lors d’un appel téléphonique à l’agence de presse mauritanienne Al-Akhbar. Samedi, au moins quatre soldats maliens ont été tués lorsque leur véhicule a heurté une mine dans la région de Koro, au centre du Mali. Dimanche, quatre civils ont été tués par une voiture piégée qui visait les forces françaises.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dont le pays fait partie du G5 et qui accueille ce dimanche un sommet de deux jours de l’Union africaine, a déclaré que l’attentat avait frappé le coeur de la sécurité de la région et il a critiqué le manque d’aide internationale.

Le G5 vise à rassembler 5 000 soldats de cinq nations – Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger – mais a rencontré des problèmes de financement. Ils opèrent aux côtés des 4 000 soldats français dans la zone frontière entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, avec l’opération de maintien de la paix de la MINUSMA, au Mali, qui compte 12 000 hommes.

L’Afrique a besoin d’urgence d’une approche globale pour faire face aux attaques extrémistes qui prennent en compte les problèmes culturels et économiques qui sont les causes profondes de la violence, a déclaré le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz qui est très contesté dans son pays ou la corruption est très présente. «Le succès de cette approche implique l’intégration de solutions aux déséquilibres et aux insuffisances économiques et sociales qui poussent nos jeunes à se radicaliser», a-t-il déclaré.

Le sommet, qui se poursuit ce lundi, doit aborder la création d’un mécanisme de retour de l’argent volé, qui est largement placé dans les paradis fiscaux à l’étranger. L’UA affirme qu’environ 70% des revenus des ressources africaines sont gaspillés ou détournés.

Le Conseil de paix et de sécurité de 15 pays de l’UA se réunira en marge du sommet lundi et rencontrera le président français Emmanuel Macron pour discuter de la lutte contre l’extrémisme islamique et des moyens de financer le contre-terrorisme et les opérations de maintien de la paix.

En ce qui concerne le flux des migrants d’Afrique vers l’Europe, Aziz a déclaré que c’était un résultat de la » destruction de la Libye par les frappes occidentales. «Je ne dis pas que toute responsabilité incombe à l’Europe, nous devons régler le problème en amont»« , a déclaré l’ancien militaire qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat en 2008.

Ce lundi à Nouakchott 40 dirigeants africains seront présent ainsi que le président français Emmanuel Macron. Le rappeur Yimbi Kumma a récemment interpellé Emmanuel Macron pour lui demander de prendre position sur l’esclavage, toujours toléré en Mauritanie.

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