Mauritanie : l’opposition prête à en découdre


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La junte au pouvoir en Mauritanie a violemment réprimé, mardi à Nouakchott, une manifestation de l’opposition qui demande son départ. En dépit des menaces de sanction de l’Union africaine, la junte maintient en détention le président démocratiquement élu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi. L’opposition annonce de nouvelles manifestations dans tout le pays.

« Je ne me sens pas en sécurité. Aucun membre du Front ne peut se sentir en sécurité en ce moment, car ces gens-là, nous le savons, sont capables de tout ». Deux jours après la violente répression à Nouakchott de la manifestation du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) opposé au putsch du 6 août, Oumar Ould Yali, ministre des nouvelles technologies du gouvernement déchu, et l’un des leaders du FNDD, joint au téléphone par Afrik.com, mesure avec peine le rapport de force sur le terrain. Un rapport très inégale, comme dans le combat de David contre Goliath. « Par leur nombre très élevé et leur brutalité, les policiers ont réussi à terroriser les populations peu habituées à une telle démonstration de force », nous a expliqué l’ancien ministre.

L’opposition refuse de céder aux pressions du pouvoir

A l’en croire, la junte manierait la carotte et le bâton pour faire plier ses adversaires. «Ils sont en train de recenser tous les hauts fonctionnaire qui militent dans l’opposition. Ils menacent de les remplacer par des personnes plus conciliantes. D’un autre côté, ils promettent des postes importants aux membres du gouvernement légitime qui accepteraient de se rallier à eux », ajoute M. Oumar Ould Yali.

Des pressions qui ne font pas faiblir l’opposition. Le FNDD, qui ne rejette pas la possibilité d’un dialogue avec la junte, se dit déterminé à poursuivre la lutte. Les manifestations commencées à Nouakchott pourraient ainsi être étendu dans les prochains jours, à l’ensemble du pays.

L’Union africaine impuissante

Le FNDD croit aussi pouvoir compter sur l’Union africaine (UA) pour porter sa cause. Il a ainsi demandé à l’organisation panafricaine de défendre sa crédibilité, en prenant des sanctions contre la junte. Si la junte prenait au sérieux les menaces de l’Ua, elle aurait dû libérer, lundi dernier, le président déchu et lui aurait rendu le pouvoir, comme l’exigeait l’Union africaine. Au contraire, elle a poursuivi sa stratégie de répression des manifestations.

Le chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz ne semble d’ailleurs pas faire grand cas des menaces de sanctions de l’UA. Mercredi, il a laissé dire par l’agence mauritanienne d’information (AMI) qu’il contrôle que l’Union africaine « s’était éloignée du discours des menaces et des ultimatums (…) ». Une attitude qui, s’il dit juste, le conforterait dans son pouvoir.

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