Maroc, Sahara : les détails de la rencontre Algérie-Russie en question


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Qu’a dit exactement le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, à l’issue de sa rencontre, lundi 19 février à Moscou, avec le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel ? La question demeure entière. D’autant qu’au Maroc, la presse prête à Alger des propos mensongers.

Selon l’agence de presse algérienne, APS, le ministre russe des Affaires étrangères, « s’est prononcé pour des négociations directes entre le Maroc et le front Polisario en vue de la résolution du conflit du Sahara Occidental », information démentie par la presse marocaine, notamment Le360, qui cite une source fiable. « Pur mensonge », scande la source du site qui poursuit : « Le ministre russe des Affaires étrangères a appelé les parties au conflit à respecter l’accord de cessez-le-feu » signé le 6 novembre 1991, dénonçant le non-respect des règles de la déontologie par l’agence algérienne.

Le360 ne s’arrête pas là, il charge le site algérien en ces termes : « Voilà un mois en effet que l’APS, porte-voix du régime algérien, rêve tout haut de « négociations directes » entre le Maroc et le Front Polisario, en vain. Au départ, elle a claironné sur tous les toits que des « négociations » allaient se tenir à Berlin entre le Maroc et le Polisario, sous l’égide du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Horst Köhler. Il ne s’est finalement rien passé ». Le site marocain, indexe l’APS qui « ne s’est pourtant pas découragée et a inventé, cette fois, un supposé déplacement de Horst Köhler lui-même à Rabat pour « négocier » avec les autorités marocaines! ».

Le360, qui demande une mise au point, voire un recadrage, de la part de Moscou, pour remettre à leur place le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel et l’APS, déplore les « propos surréalistes » prêtés au ministre russe, arguant que que cette fois, la ficelle est trop grosse pour passer.

Le lundi 5 février 2018, à Alger, Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), revenant sur la délégation sahraouie reçue le 25 janvier à Berlin par le nouvel Envoyé spécial de l’ONU, Horst Koehler, avait indiqué que le Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance du Sahara Occidental, s’était dit « prêt pour des négociations directes » avec le Maroc. Le diplomate avait ajouté que la République arabe sahraouie et démocratique est « prête à entrer en négociation directe avec le Royaume du Maroc pour faire la paix ».

La réponse marocaine n’allait pas tarder. En effet, le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et la Société civile, par ailleurs porte-parole du gouvernement du Maroc, Mustapha El Khalfi, a catégoriquement nié, le jeudi 8 février 2018 à Rabat, l’existence de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario sur la question du Sahara Occidental. Au cours du point de presse tenu à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement, Mustapha El Khalfi a indiqué qu’« il n’y a absolument pas de négociations directes et rien n’est programmé dans ce sens ».

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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