Maroc : le journaliste Ali Anouzla condamné pour diffamation


Lecture 2 min.
arton40482

Le journaliste marocain Ali Anouzla, poursuivi depuis plusieurs mois pour « terrorisme », après la diffusion d’une vidéo d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) menaçant le royaume chérifien, a été condamné en appel à un mois de prison avec sursis dans une autre affaire : pour « diffamation » et « atteinte à des institutions publiques.

Décidément, les autorités marocaines n’ont pas fini avec le journaliste marocain Ali Anouzla du journal en ligne Lakome. Ce dernier, déjà poursuivi depuis plusieurs mois pour « terrorisme », après la diffusion d’une vidéo d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui menaçait le pouvoir, a indiqué, jeudi, avoir été condamné en appel à un mois de prison avec sursis dans une autre affaire. Cette fois, c’est pour « diffamation et atteinte à des institutions publiques, sur plainte du ministère de l’Intérieur ».

Tout a commencé en avril 2013, lorsque plusieurs sites internet avaient assuré qu’Ali Anouzla avait mis fin à ses jours avant que le journaliste ne démente la rumeur, accusant les sites en question d’être « proches des services de renseignement. Ces services assument toute la responsabilité s’il m’arrive quoi que ce soit », avait ajouté le journaliste.
La riposte du ministère de l’Intérieur ne s’était pas faite attendre, réagissant dans un communiqué, en démentant toute implication dans cette « rumeur du suicide d’Ali Anouzla, avant de demander au parquet de Rabat d’ouvrir une enquête sur les accusations » du journaliste.

Si en mars dernier, la plainte du ministère avait été rejetée en première instance « pour vice de forme », la cour d’appel a finalement prononcé, jeudi, une peine d’un mois de prison avec sursis et 5 000 dirhams d’amende (environ 470 euros), a confié le journaliste marocain à l’AFP. Il a également affirmé n’avoir pas été mis au courant de cette nouvelle audience en appel, et dénoncé une « justice qui n’est pas indépendante ».

Le journaliste est dans le collimateur des autorités marocains depuis la diffusion de cette fameuse vidéo d’AQMI, qui appelait à mettre un terme à la royauté.

Assanatou Baldé
LIRE LA BIO
Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News