Maroc : la nouvelle taxe sur les billets d’avion entre en vigueur


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La nouvelle taxe sur les billets d’avion est entrée en vigueur ce mardi 1er avril au Maroc. Désormais, une taxe supplémentaire de 9 euros, en classe économique, et 35 euros, en classe affaires, sera appliquée sur chaque billet en provenance et à destination du royaume.

Les touristes et les compagnies aériennes, et tout particulièrement les low cost, auraient préféré avoir affaire à un poisson d’avril. Il n’en est rien. Depuis le 1er avril, la nouvelle taxe sur les billets d’avion en provenance et à destination du Maroc a augmenté de 100 dirhams en classe économique (9 euros) et 400 dirhams (35 euros) en classe affaires.

Le ministre marocain du Tourisme, Lahcen Haddad, justifie l’augmentation très controversée de cette taxe par le fait qu’elle rapportera aux caisses de l’Etat près de 4,7 milliards de dirhams d’ici 2020 (418,6 millions d’euros) et 400 millions de dirhams dès la première année (35,6 millions d’euros). La redistribution « se fera équitablement entre l’Office national marocain du tourisme (ONMT) et le Fonds d’appui à la cohésion sociale », annonce le ministre. Et ce n’est autre qu’Abderrafie Zouiten, l’ex-directeur général exécutif de Royal Air Maroc (RAM), qui est aux commandes de l’ONMT. Les relations entre les deux hommes ne seraient d’ailleurs pas au beau fixe, à en croire la presse marocaine. « La taxe aérienne sera-t-elle un point noir de plus sur le tableau du tourisme ? », s’interroge Libe.ma.

Fureur des low cost

La nouvelle avait déclenché, en décembre dernier, une vague de colère chez les professionnels du tourisme et du transport aérien. L’Association international du transport aérien (IATA) avait catégoriquement rejeté cette taxe, affirmant n’avoir pas été consultée au préalable. Les compagnies low cost ont, elles aussi, protesté chacune à sa manière. Easy Jet, par exemple, va tout simplement supprimer ses vols vers Fès et Tanger depuis Paris. Nombreux sont les clients ayant exprimé leur mécontentement d’après une hôtesse de l’air de la compagnie qui s’est confiée à Afrik.com. « On leur explique (aux passagers) que la compagnie aussi regrette ces suppressions, mais qu’elle n’a pas le choix face à cette augmentation », argumente-t-elle. Elle pense que cette taxe aidera également la compagnie nationale marocaine, la RAM, jugée trop chère, à se repositionner.

D’autres compagnies low cost, telle que Ryanair, réfléchissent à une décision similaire.

Une baisse de 2,3% des touristes ?

Cette nouvelle taxe s’applique notamment pour permettre au Maroc d’atteindre l’objectif qu’il s’est fixé : 20 millions de touristes en 2020-2022 et devenir l’une des « 20 premières destinations au monde », selon Haddad.

L’IATA a toutefois mis en garde le gouvernement marocain contre une telle décision et après les propos de Lahcen Haddad qui estime qu’une simple taxe de 9 euros n’aura pas d’impact majeur sur le tourisme. La demande des billets d’avion est pourtant élastique, c’est-à-dire très sensible aux variations de prix. Une simple variation de prix peut, selon l’analyste Hicham El Moussaoui, entraîner une chute importante en volume du trafic aérien et touristique. Selon l’IATA, cette taxe pourrait entraîner une baisse de 2,3 % du nombre de touristes arrivant par voie aérienne au Maroc.

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