Marie Hélène Ngoa, Maire d’Akono.


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Installée au Cameroun depuis 43 ans, Marie Hélène Ngoa, française d’origine, a réussi à se faire élire comme maire de la localité d’Akono, petite commune du département de la Mefou Akono qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Yaoundé.

Malgré le climat politique tendu, Marie-Hélène Ngoa tient à rester optimiste et se represente dès Juillet prochain pour un deuxième mandat à la tête d’Akono…

C’est un maire en campagne pour sa réelection que nous avons rencontré ce jour. La commune se prépare déjà aux elections municipales prévues pour le mois de juillet prochain. Sur les différents tableaux d’affichage municipaux, un journal baptisé « infos de la commune d’Akono », donne des informations pratiques sur l’utilisation du budget alloué au fonctionnement de la commune au cours de cette année… Tout y est : « livraison du marché en Avril, installation des compteurs eau, electricité : coût 2 millions de Fcfa… ». Sont entre autres informations présentées dans le journal. « Nous effectuons ce travail afin de montrer à ceux qui disent qu’on ne travaille pas, qu’ici seuls les resultats sont importants » explique-t-elle.

Nkolnklong, une histoire d’amour

Originaire du Nord de Paris, Marie-Hélène Ngoa arrive au Cameroun en compagnie de son mari Henri Ngoa en 1969 nantie d’un doctorat en mathématiques. 7 ans plus tard, elle perd son mari, et malgré tout decide de rester vivre au Cameroun afin d’éduquer les 5 enfants issus de cette union.

Elle réside à Yaoundé, mais revient passer ses vacances au village de son mari, Nkolnklong, en compagnie de sa belle famille. Afin de subvenir aux besoins de ses enfants, elle poursuit ses cours à l’université avant d’y mettre un terme en 2007 pour se consacrer à la ville d’Akono.

Portée à la Mairie par les jeunes et les femmes…

C’est par un coup du sort que Marie-Hélène Ngoa se retrouve magistrat municipal de la ville d’Akono en juillet 2007 : « En 1996, grace aux activités de mon association, je suis sollicitée par le maire pour servir comme adjoint… Mais face à l’autocratie du maire, j’ai decidé de me présenter contre lui en 2002… Malheureusement j’ai perdu à cause de diverses magouilles. Mais en 2007, les jeunes et les femmes ont envahi la commune afin de s’assurer de mon élection à la mairie.»

Aujourd’hui la mairie d’Akono, localité d’environ 18000 personnes est engagée dans un partenariat avec l’association des communes du Rhin qui a permis à plusieurs villages de l’arrondissement d’Akono de se doter de points d’eau potable.

Malgré les pressions issues du milieu politique et les candidatures qui se multiplient, Madame le Maire, 70 ans, est très optimiste quant à son avenir politique : «mes adversaire ne font pas le poids contre moi, je n’ai pas d’argent pour battre la campagne, mais pour moi c’est mon bilan qui fera ma campagne!» Un avis que semblent partager certains habitants de la ville d’Akono : « Le maire a fait un bon travail depuis qu’elle a été élue, nous sommes sûrs qu’elle va être réelue », affirme ainsi Estelle, jeune élève du lycee technique d’Akono…

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