Manifestations post-électorales au Mozambique : deux morts enregistrés


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Manifestation au Mozambique
Manifestation au Mozambique

Deux personnes ont perdu la vie au Mozambique, ce vendredi, à l’occasion des manifestations organisées par l’opposition pour protester contre l’écrasante victoire du Frelimo aux élections municipales.

Ce vendredi, des militants de partis d’opposition mozambicaine ont battu le macadam à Maputo, la capitale. Mais également à Nacala et à Nampula, deux villes situées au Nord du pays. Les manifestants ont brûlé des pneus pour empêcher la circulation. Selon des informations rapportées par l’ONG locale Centre d’intégrité publique (CIP), la police a ouvert le feu sur les manifestants. Le bilan des affrontements fait état d’un mort du côté des policiers et d’un autre parmi les civils. « Un policier aurait été attaqué par la population, à Nampula, et a été gravement blessé, avant de décéder à l’hôpital », a indiqué l’ONG, dans un communiqué. On compte également deux blessés par balles dont un enfant de dix ans.

Les conséquences d’élections contestées

À l’origine des manifestations de ce jour, la contestation par l’opposition des résultats des élections municipales, tenues le 11 octobre 2023. En effet, la proclamation des résultats, ce jeudi, a donné pour vainqueur, le Frelimo, parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays. Il a raflé 64 villes sur 65. Seule la ville de Beira au centre du pays reste sous le contrôle du Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), le troisième plus grand parti après le Frelimo et la Renamo. Un raz-de-marée que conteste véhémentement la principale force politique de l’opposition, à savoir la Renamo qui contrôlait sept villes avant ces élections. Le parti réclame notamment une victoire à Maputo, mais également à Matola.

Depuis la tenue du scrutin, l’opposition n’a cessé de dénoncer des fraudes massives, des irrégularités qui ont jalonné le processus électoral et qui ne sont pas de nature à en garantir la transparence. Même parmi les membres de la Commission électorale, il n’y a pas eu d’unanimité sur les résultats proclamés. Sur les 15 membres qui composent la commission, 8 ont approuvé les résultats, 5 sont allés contre et 2 se sont abstenus.

Au total, ils étaient 8.723.805 électeurs inscrits à voter dans plus de 100 bureaux de vote répartis sur toute l’étendue du territoire, pour quelque 11 500 candidats.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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