Mali : zoom sur l’industrie de la friperie


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Mali : zoom sur l’industrie de la friperie

Au Mali, la vente de friperies est devenue une activité très lucrative et constitue la source de revenu d’une grande majorité de femmes. Les clients préfèrent d’ailleurs s’approvisionner à cette source que dans les prêt-à-porter, pour des raisons économiques.

Le Mali accueille, depuis plusieurs années déjà, des tonnes de vêtements d’occasion provenant de l’Occident. Cela a permis l’implantation d’un vrai business autour de ces habits qui séduisent les populations dont le pouvoir d’achat n’est pas très élevé. Pour certains, la friperie fait du Mali un véritable dépotoir de l’Occident. Selon eux, le Mali et les autres pays africains qui reçoivent des friperies doivent y mettre un terme pour n’accepter que des vêtements neufs sortis d’usine ou des ateliers de fabrication. Si la chose a le mérite de valoriser la production locale, il serait hasardeux d’ignorer les réelles implications sociales qu’aurait une telle décision. En cas d’interdiction de friperies, comment s’habilleraient les populations dont le pouvoir d’achat est limité ?

Des vêtements adaptés au contexte économique africain

Le Mali comme la plupart des pays d’Afrique, ne brille pas par la richesse de sa population. Dans ce contexte, la friperie tombe à pic car avec un budget de 1 500 FCFA, par exemple, un parent peut se procurer de quoi vêtir cinq enfants avec des vêtements d’occasion. Notons que ce budget ne pourrait même pas habiller un seul enfant si les parents devaient acheter des habits neufs auprès des prêt-à-porter. Justement, les propriétaires de ces boutiques censées vendre du neuf vont également s’approvisionner dans la friperie, ce qui leur permet de réaliser jusqu’à 300% de bénéfices, dans certains cas.

Pour la petite histoire, les importations en masse de friperie ont été facilitées par certains facteurs au nombre desquels figure la baisse des frais de douane, depuis 1980. La disparition progressive des entreprises de textile et d’habillement, non seulement du Mali, mais aussi des autres pays de la sous-région, a également accentué la chose.

Dès lors, il paraît illusoire de voir disparaitre cette industrie qui contribue à satisfaire des besoins fondamentaux, se nourrir pour les vendeurs, et se vêtir pour les acheteurs.

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