Mali, Libération des personnalités civiles et militaires : véritable avancée ou coup de bluff?


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Moussa Timbine et Boubou Cissé
Moussa Timbine et Boubou Cissé

Ce 7 octobre, la junte militaire au pouvoir après le coup d’Etat du 18 août au Mali a procédé à la libération d’une douzaine de personnes. Il s’agit majoritairement de personnalités civiles et militaires mises aux arrêts pendant le coup d’Etat. Pour autant, les intéressés peuvent-ils s’estimer véritablement libres ?

Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), responsable du renversement du Président Ibrahim Boubacar Keïta, a à travers un communiqué, a fait savoir que « le vice-président de la transition [et chef des putschistes, le colonel Assimi Goïta] informe l’opinion publique (…) de l’élargissement ce jour des personnalités politiques et militaires arrêtées suite aux évènements du 18 août 2020 ». Les personnalités libérées, au nombre de douze, sont composées de civils et de militaires.

Des libérations certes, mais l’ombre d’un doute

On peut lire sur les comptes Facebook et Twitter du CNSP qu’« il s’agit de l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, des généraux Ibrahima Dahirou Dembélé, M’bemba Moussa Keïta, Oumar Dao, Ouahoun Koné, Boukary Kodio, Adramane Baby, Abdoulaye Coulibaly, Moustapha Drabo et du colonel-major Faguimba Kansaye ».

Il s’agit là d’une avancée qui atteste d’une certaine volonté de coopération de la part des putschistes. Cependant, un détail laisse perplexe dans la mesure où le communiqué met en exergue un élément et pas des moindres : « Toutefois, les intéressés restent à la disposition de la justice pour toutes les fins utiles ». Cette phrase d’apparence anodine a tout d’une épée de Damoclès, car elle laisse clairement penser que les personnes libérées pourraient encore subir des représailles dans les prochaines semaines.

Quoiqu’il en soit, la sortie de crise est encore loin au vu de la situation actuelle qui prévaut dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. A noter que la CEDEAO a levé les sanctions infligées au Mali à la suite du coup d’Etat. D’ailleurs, une visite au Mali du Président ghanéen, Nana Akufo-Addo, président en exercice de la CEDEAO, est attendue, dans les prochains jours.

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