
Le Qatar intensifie sa présence en Afrique centrale et australe avec une tournée diplomatique couvrant dix pays. Menée par Cheikh Al Mansour Bin Jabor Bin Jassim Al Thani, cette offensive prévoit des investissements colossaux dans des secteurs stratégiques, de l’énergie aux infrastructures. En RDC, plus de 20 milliards de dollars sont annoncés, tandis que d’autres nations pourraient bénéficier de 5 à 10 milliards chacune.
À travers une tournée diplomatique qui couvre dix pays d’Afrique centrale et australe, Cheikh Al Mansour Bin Jabor Bin Jassim Al Thani, cousin de l’émir et puissant homme d’affaires, s’apprête à annoncer une pluie d’investissements dans des secteurs stratégiques. Derrière ce marathon diplomatique, Doha affiche clairement ses ambitions : renforcer son influence et multiplier les partenariats « gagnant-gagnant » avec ses interlocuteurs africains.
Une tournée de grande ampleur
Partie de Kinshasa ce mercredi, la délégation qatarienne menée par Cheikh Al Mansour sillonne jusqu’au 29 août des capitales africaines clés : de la RDC à la Centrafrique, en passant par la Tanzanie, le Burundi, la Zambie, le Botswana, le Mozambique, le Zimbabwe, l’Angola et le Gabon. Avec à la clé, des promesses chiffrées en milliards et un agenda économique aussi dense que stratégique.
La première étape, en République démocratique du Congo, donne le ton. Selon la communication officielle, plus de 20 milliards de dollars d’investissements devraient être injectés dans une quinzaine de secteurs allant de l’élevage aux hydrocarbures, en passant par l’exploitation minière, la santé ou encore le développement urbain. Les autres pays visités pourraient bénéficier de 5 à 10 milliards chacun, notamment dans des projets aéroportuaires où Qatar Airways joue déjà un rôle majeur.
Un conglomérat tentaculaire en mission
À la tête du groupe Al-Mansour, un géant économique aux 11 secteurs d’activité et à la centaine de holdings, Cheikh Al Mansour Bin Jabor Bin Jassim Al Thani dispose d’un outil puissant pour transformer ses promesses en réalité. Bâtiment, acier, hôtellerie, plastiques, boulangerie… son empire est un instrument économique, mais aussi un levier diplomatique pour le Qatar, appuyé par les 300 milliards de dollars du fonds souverain destinés à l’Afrique et à l’Asie.
Si Kigali ne figure pas sur l’itinéraire, les relations déjà solides entre le Rwanda et Doha montrent que cette tournée s’inscrit dans un réseau diplomatique plus vaste. Le Qatar, qui a récemment accueilli les pourparlers entre les autorités congolaises et le groupe armé M23, se positionne comme un acteur incontournable dans la région, mêlant habilement investissement et médiation politique.
Vers une nouvelle ère des relations Qatar-Afrique ?
À travers cette offensive économique, le Qatar cherche à consolider des alliances durables sur un continent aux ressources abondantes et aux marchés en expansion. Les milliards annoncés pourraient redessiner certaines infrastructures, stimuler des secteurs clés et renforcer l’image de Doha comme partenaire de choix. Mais ils illustrent aussi l’intensification de la compétition pour l’influence en Afrique, où les grandes puissances, anciennes et nouvelles, rivalisent d’annonces spectaculaires.