Mali : l’ombre du Mujao plane toujours sur Gao


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L’armée malienne a interpellé six personnes suspectées d’être à l’origine des tirs à l’arme lourde qui ont eu lieu à Gao, la plus grande ville du nord-Mali. Ces tirs sont intervenus après l’arrestation en début de semaine d’Aliou Mahamar Touré, un ex-pilier du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes armés qui ont occupé le nord.

C’est en tout six personnes que l’armée malienne a interpellé au lendemain des tirs à l’arme lourde qui ont eu lieu à Gao, la plus grande localité du nord-Mali. Heureusement qu’il y a eu plus de peur que de mal, puisque aucune victime n’a été déplorée. « Les obus n’ont pas causé de dégâts », a déclaré un membre de l’état-major de l’armée malienne à Gao. Selon lui, des groupes jihadistes seraient à l’origine de ces tirs à l’arme lourde qui n’ont atteint aucune cible.

Ces tirs sont intervenus après l’arrestation en début de semaine à Gao, d’Aliou Mahamar Touré, ancien chef de la « police islamique » de la ville, pendant l’occupation de groupes armés au nord-Mali, en 2012. Il était un pilier du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes armés qui ont occupé le nord-Mali. Originaire de Gao, il était le Malien le plus gradé dans les rangs des islamistes armés et n’hésitait pas à appliquer la charia (loi islamique) avec une extrême rigueur. Il a même été accusé par plusieurs témoins d’avoir coupé des mains de voleurs présumés et fouetté en public des femmes qui ne portaient pas le voile islamique.

Ces tirs proviendraient-ils d’éléments du Mujao qui voudraient se venger de l’arrestation d’Aliou Mahamar Touré ? Bien qu’affaiblis, les groupes qui avaient occupé le nord-Mali restent toujours actifs dans la région, où ils commettent régulièrement des attentats meurtriers. Et le Mujao n’a sûrement pas l’intention de quitter Gao, son terroir.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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