Mali : Jean-Yves Le Drian juge l’intervention militaire inéluctable


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Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, pense qu’une intervention dans le Nord du Mali est inéluctable. Il réclame un mandat de l’Onu pour autoriser la cedeao à agir.

Après Laurent Fabius n’écartant pas la possibilité d’intervenir au Nord-Mali, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, estime qu’une intervention militaire dans cette zone est « souhaitable et inéluctable ». Il pose cependant certaines conditions à une action armée. « La France n’a pas à prendre une initiative militaire au Mali, a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d‘une rencontre interceltique à Lorient, en France. Elle souhaite que ce soient les forces africaines, en particulier celles de la la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (cedeao) et éventuellement de l’Union africaine (UA), qui prennent l’initiative ». La cedeao compte déposer une résolution au Conseil de sécurité de l’Onu pour l’autoriser à organiser une intervention armée dans le Nord du Mali. Un contingent d’environ 3000 hommes serait déjà prêt à être déployé.

Les Nations Unies souhaitent au préalable le retour de la stabilité politique à Bamako et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, avant d’autoriser la reconquête du pays par les armes. « Il faut éviter par tous les moyens que cette partie du Mali devienne un Sahélistan, et les ingrédients sont en train de se rassembler pour qu’elle le devienne », a ajouté Le Drian en référence à la situation actuelle en Afghanistan.

Réticence des voisins

Les voisins du Mali ne semblent pas tous déterminés à intervenir. L’Algérie est réticente depuis le début du conflit à toute intervention dans la zone. Ce lundi, c’est la Mauritanie qui a annoncé par la voix de son président Mohamed Ould Abdel Aziz qu’elle ne prendra pas part à une action armée contre les islamistes.

Depuis plusieurs mois, le pays est en proie à une grave crise. Le Nord du Mali est dominé par des groupes islamistes affiliés à Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Ils avaient chassé la rébellion touareg qui elle-même avait pris le pouvoir dans cette partie désertique du pays. S’ajoute à cette situation un putsch militaire en mars qui a provoqué la chute du Président Amadou Toumani Touré. Depuis, le pouvoir est rendu aux civils dans le cadre d’un lent processus de transition.

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