Madagascar : la présidentielle de juillet déjà controversée


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Les candidatures à l’élection présidentielle, prévue pour juillet, s’ouvrent ce lundi 8 jusqu’au 28 avril. Alors que l’actuel président de la transition Andry Rajoelina ne se présentera pas, la question du retour de l’ancien président renversé, Marc Ravalomanana, n’a pas encore été réglée. A trois mois du scrutin, de multiples fraudes sont à déplorer.

Malgré les fraudes, les candidatures à l’élection présidentielle de juillet sont ouvertes. Les candidats ont jusqu’au 28 avril pour déposer leur candidature auprès de la Cour spéciale de l’élection. Les conditions de participation semblent simples : s’acquitter d’une caution d’environ 17 000 euros et résider au moins pendant six mois à Madagascar.

Andry Rajoelina, l’actuel président de la transition, ne se présentera pas au scrutin présidentiel. Son parti compte, pour l’heure, trois candidats dont Edgard Razafindravahy, le maire d’Antananarivo qui vient d’être investi. Dans le camp de l’opposition, deux mouvances (Ravalomanana et Zafy Albert) refusent de participer à l’élection présidentielle tant que la question du retour de l’ancien président renversé et exilé en 2009 en Afrique du Sud ne sera pas réglée.

La prochaine présidentielle s’annonce donc compliquée. D’autant plus que, avant même l’échéance, des fraudes sont à déplorer. « Les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation de la présidentielle. Par exemple, la population malgache n’est pas préparée à la pratique du bulletin unique, un nouveau procédé qui n’a pas été vulgarisé », déclare à Afrik.com, Ravelonjohany, avocat et membre du FBM (le parti arc-en-ciel). Et d’ajouter : Il y a, par ailleurs, des fraudes en matière de délivrance de la carte d’identité, « certains électeurs qui disposent déjà d’une carte d’identité ont quand même fait la demande pour en avoir une autre. Le recensement des électeurs a été fait à la hâte. Ce qui fait qu’on n’a pas le chiffre exact du nombre de votants », nous précise cet homme politique malgache. « Certains candidats ont été avantagés, ils ont ainsi pu faire des précampagnes ce qui n’est pas conforme au code électoral malgache. Le principe d’une élection juste et crédible n’a pas été respecté ! », s’offusque Ravelonjohany.

Du coup, toutes les forces politiques en présence ne sont pas convaincues du bien fondé de cette présidentielle qui plus est dans un contexte de crise politico-sociale. D’un côté, les partisans du pouvoir de la transition prônent la mise en place d’un nouvel organe de la réconciliation nationale, basé sur le modèle sud-africain, afin de constituer de nouvelles institutions qui seront alors chapeautées par l’actuel président de la transition, Andry Rajoelina. Une proposition décriée par les détracteurs du pouvoir de la transition qui, pour leur part, appellent de leurs vœux l’élection d’un nouveau chef d’Etat ainsi que l’organisation d’un référendum constitutionnel à même de mettre fin à la crise en se dotant de nouvelles institutions et d’un nouveau Parlement.

A Madagascar, l’élection présidentielle de juillet crée, donc, la controverse. Les Malgaches fustigent la communauté internationale. Selon ces derniers, elle presse les autorités malgaches à organiser à tout prix le scrutin alors que le pays est toujours en crise.

Si le processus électoral suit, malgré tout, son cours, c’est la Cour électorale spéciale qui décidera le 3 mai de l’éligibilité des candidats à l’élection présidentielle à Madagascar.

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