Lutte contre l’esclavage : la Mauritanie va adopter une feuille de route


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La rapporteuse spéciale des Nations Unies, chargée des formes contemporaines de l’esclavage, achève une visite d’évaluation en Mauritanie. Gulnara Shahinian a annoncé la mise en place d’une feuille de route.

Le gouvernement mauritanien a annoncé son intention d’adopter une feuille de route dans le cadre de la lutte contre l’esclavage et ses « séquelles », a affirmé Gulnara Shahinian, rapporteuse spéciale des Nations Unies, chargée des formes contemporaines de l’esclavage. Cette dernière, qui a entrepris lundi une visite d’évaluation de quatre jours, a confié avoir obtenu l’engagement du gouvernement pour désigner des avocats afin de défendre la cause des esclaves devant les tribunaux.

Cette feuille de route « comprend une composante consacrée aux projets de développement nécessitant l’appui des Nation unies et la mobilisation des bailleurs de fonds », a-t-elle précisé à la presse, ajoutant que ce programme « aura certainement des répercussions positives après quelques années d’exécution ».

Gulnara Shahinian a constaté « les efforts entrepris » par les autorités mauritaniennes notamment en matière d’« arsenal juridique mis en place à cet effet et les mesures entreprises pour combattre ses séquelles au niveau économique ».

Durant son séjour, la rapporteuse spéciale des Nations Unies a été reçue par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et a rencontré le Premier ministre Ould Mohamed Laghdaf ainsi que des organisations de défense des droits de l’Homme. Les ONG anti-esclavagistes sont d’ailleurs très actives en Mauritanie. Bien qu’elles ne puissent pas se constituer partie civile, la loi leur permet de dénoncer les esclavagistes et d’accompagner les victimes dans les procès.

L’esclavage est officiellement interdit depuis 1981 en Mauritanie, et depuis 2012 une réforme de la Constitution considère cette pratique comme un crime. Alors que les esclavagistes encourent jusqu’à dix ans de prison, le phénomène existe toujours dans le pays. L’Etat a donc mis en place fin décembre 2013 un tribunal spécial chargé de juger les crimes d’esclavage, qui relevaient jusqu’alors des tribunaux ordinaires.

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