“Loumey wakh wa cogne ba” (Que vais-je dire aux gens du quartier ?) : une série télévisée sur la migration


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Photo OIM Une

L’actrice, mannequin et activiste sénégalaise Khalima Gadji est à l’affiche de Loumey wakh wa cogne ba (Que vais-je dire aux gens du quartier ?), une nouvelle série réalisée en collaboration avec le projet Migrants comme Messagers (MaM) dans le cadre de la campagne Covid et Migration dont Khalima est l’ambassadrice.

La star de la série populaire Maîtresse d’un homme marié a décidé de mettre sa notoriété au service du projet de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de sensibiliser sur les risques liés à la migration irrégulière. La mini-série de 10 épisodes est diffusée, depuis le 17 août, sur la chaîne nationale sénégalaise RTS1 et est disponible sur les chaînes YouTube de l’OIM Sénégal et de Télé Story Sénégal. Mise en ligne le 29 août, la série a rencontré un grand succès sur internet, cumulant plus de 800 000 vues, à tel point qu’une seconde saison est déjà en préparation. Les spectateurs ont notamment été séduits par l’interprétation de Khalima:

« Je trouve que la série est intéressante car elle correspond à la réalité du Sénégal. Ici, quand on voyage et qu’on revient sans rien, la société te néglige et te stigmatise. Khalima interprète bien ce rôle, c’est exactement comme ça qu’on traite les gens, » confie Coumba Mboup, une téléspectatrice.

Khalima 1
Photo OIM

Khalima joue le rôle d’Anta, une migrante de retour au Sénégal après avoir rejoint l’Italie de manière irrégulière. À travers ce personnage, la série présente les risques de cette migration irrégulière. Ainsi, Anta raconte les sacrifices que sa famille a dû faire pour lui permettre de partir, les dangers auxquels elle a été exposée durant son voyage, le calvaire qu’elle a vécu une fois arrivée en Europe et la stigmatisation et les difficultés qu’elle éprouve pour avoir choisi de rentrer au Sénégal.

On retrouve à ses côtés plusieurs Volontaires de l’initiative MaM, comme Ndèye Fatou Sall, Bamba Badiane, Ousmane Bangoura et Ismaila Badji qui apparaissent comme figurants tout au long de la série. Les Volontaires sont également des migrants, qui ont choisi de rentrer au Sénégal après avoir essayé de se rendre en Europe, et qui ont rejoint le projet pour partager leur expérience et informer leurs communautés des risques de la migration irrégulière.

Leur participation était essentielle dans la création de la série, pour garantir son authenticité et assurer qu’elle soit fidèle aux expériences vécues par les migrants de retour. »Le thème de la série était très important vu que ça présente le retour difficile d’une migrante chez elle, » raconte Ndèye Fatou Sall, ravie d’avoir participé à la série : « c’était très intéressant, en effet c’est un renforcement d’expérience et de compétences pour moi ».

Afin de promouvoir la série, Khalima s’est rendue, le 14 août, sur le plateau de Vibe Radio Sénégal aux côtés de Ramatoulaye Diène, journaliste et Volontaire MaM. A cette occasion, les deux femmes ont également discuté du projet Migrants comme Messagers. Elles ont profité de leur temps d’antenne pour poser le débat autour de la migration irrégulière, en partant du vécu des migrants, pour éveiller les consciences et promouvoir une migration sûre et respectueuse de la dignité de l’Homme.

Anta 1
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Elles ont ensuite pris la direction des locaux de l’OIM Sénégal, où Khalima a tenu un Live diffusé sur ses pages Facebook et Instagram, durant lequel elle a discuté avec Ramatoulaye et Ousmane Bangoura de leurs expériences et parcours migratoires, des difficultés qu’ils ont rencontrées et de leurs engagements dans la société civile.

« L’idée aujourd’hui était de mettre le sujet des migrants à la une et d’en parler. La migration n’est pas interdite. Ce que je conseille aux jeunes c’est de partir dans des conditions beaucoup plus organisées », explique Khalima, déterminée à venir en aide à la jeunesse : “ils prennent le risque de traverser la Méditerranée et le désert pour rejoindre l’Occident en pensant qu’ils peuvent réussir là-bas. Certes, certains ont réussi, mais d’autres ont péri parce qu’ils sont partis dans des conditions négatives ».

En effet, de nombreux jeunes d’Afrique de l’Ouest risquent leur vie en tentant de rejoindre l’Europe de façon irrégulière, dans l’espoir d’une vie meilleure. Malheureusement, beaucoup n’arrivent jamais à destination, et se retrouvent bloqués, emprisonnés, maltraités ou victimes de traite. Même ceux qui arrivent à rejoindre l’Europe ne sont pas à l’abri de la précarité ou d’être exploités. Quant à ceux qui choisissent de rentrer chez eux, ils sont souvent stigmatisés pour avoir échoué dans leurs efforts.

Khalima et Ramatoulaye Diène
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Le programme Migrants comme Messagers a été lancé par l’OIM en 2017 et est présent dans sept pays d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Liberia, Nigeria, Sénégal et Sierra Leone). Il s’appuie sur un réseau de plus de 290 Volontaires, dont 56 au Sénégal, pour informer et prévenir des dangers de la migration irrégulière.

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