Lonrho quitte l’Afrique


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Lonrho, jadis l’une des plus importantes multinationales d’Afrique, quitte le continent. Ses dirigeants souhaitent vendre les actifs de la firme pour les réinvestir dans des régions plus stables.

Lonrho Africa souhaiterait vendre le restant de ses actifs en Afrique avant la fin de cette année. Son président, Bernard Asher, l’a annoncé à l’occasion du rapport annuel de la firme. Lonrho, a t-il expliqué, pourra ainsi rechercher des marchés offrant de  » meilleurs retours sur investissements et des conditions d’opérations financières plus sécurisées que celles qui prévalent aujourd’hui dans la plupart des pays africains « . Selon une porte-parole de la société, cette décision a été prise dans le cadre de la stratégie de Lonrho qui vise, depuis quelques années, à réduire sa dette.

Car le conglomérat britannique n’a plus rien à voir avec ce qu’il était à la grande époque de son charismatique président, Tiny Rowland.  » La face déplaisante et inacceptable du capitalisme « , selon la description qu’en faisait le Premier ministre britannique de l ‘époque, Sir Edward Heath. L’ambition coûteuse du multimilliardaire pèsera comme un fardeau sur  » sa  » firme et conduira à son éviction, en 1993, du conseil d’administration.

Une lente descente aux Enfers

Au milieu des années 1990, après que Rowland ait quitté la scène, les nouveaux dirigeants de la société décident de la scinder en deux. Lonmin conserve l’activité originelle de la firme : l’exploitation des minerais, ainsi que les hôtels, la presse et les activités de Lonrho hors du continent. Lonrho Africa hérite du reste : la construction immobilière, l’exploitation forestière, agricole…

Alors que Lonmin annonce en 2000 des résultats au dessus de ses attentes (94 pences l’action), grâce notamment à la valeur du platine, les actions de Lonrho Africa, en janvier 2001, s’échangent à 12,5 pence, leur plus bas niveau jamais atteint. Les dirigeants de Lonrho préviennent alors que les difficultés vont perdurer et que les actionnaires ne percevront pas un penny de dividendes pour 2001. Ultime humiliation, la firme doit se retirer du principal marché boursier de Londres et se contenter d’une place secondaire.

Depuis une année, la vente d’actifs de Lonrho Africa a permis à la firme de faire à nouveau des profits et de réduire sa dette de moitié, mais la décision de Bernard Asher est prise : Lonrho quitte l’Afrique.

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