Libye : le chef d’Etat-major démissionne, les pays voisins s’inquiètent


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La démission de Youssef al-Mangouch, chef d’Etat-major libyen, le 9 juin à la suite de violents affrontements entre rebelles armés et militants anti-milices, traduit le climat d’insécurité qui fragilise davantage la Libye. Au moment où les tensions gagnent du terrain, les pays voisins s’inquiètent et tirent la sonnette d’alarme.

La Libye enterre ses morts. Des affrontements entre une brigade rebelle et des manifestants ont fait samedi un bilan très lourd : au moins 30 morts et une centaine de blessés. Les heurts ont opposé une brigade de « Bouclier de Libye » à des dizaines de militants qui se déclarent « anti-milices ».

Ces derniers affirment vouloir déloger les milices armées de la ville et appellent les forces régulières à prendre le relais. La Brigade « Bouclier de Libye » est composée d’anciens rebelles ayant tous combattu le régime de Mouammar Kadhafi. La brigade relève formellement du ministère de l’Intérieur.

Le chef d’Etat-major jette l’éponge

Mais la triste nouvelle restera sans doute la démission de Youssef al-Mangouch. Sa démission a été annoncée le 9 juin par des membres du Congrès national général (CNG). « Le chef d’Etat-major a présenté sa démission, qui a été acceptée par le Congrès », déclare Abdallah al-Gmati, membre du CNG.

Une démission qui intervient dans un contexte politique particulièrement tendu en Libye. Le pays fait face à une montée exponentielle de groupes armés. D’où viennent-ils et qui leur fournit des armes ? La réponse à cette question reste toujours en suspens, même si certains soulignent l’influence néfaste de la crise militaire nord-malienne dans la sous-région.

En mai dernier, des ministères ont été encerclés par des milices armées qui réclamaient le départ de tous les fonctionnaires ayant déjà servi sous le règne de Mouammar Kadhafi. Leurs agissements avaient bouleversé l’actuel régime en place qui finit par répondre à leur doléance, en votant une loi d’exclusion politique, entrée en vigueur le 5 mai.

« Le Mali et le Niger hier. Demain, Le Tchad »

L’attaque de l’ambassade de France à Tripoli le 23 avril dernier prouve encore l’impuissance du gouvernement d’Ali Zeidan à faire face à l’épineux dossier de l’insécurité en Libye.

Une impuissance dont se préoccupent les pays voisins. Le président tchadien, Idriss Déby, a réitéré ses propos le 8 juin, faisant état du danger qui guette son pays en raison de la situation en Libye. « Le Mali a été le premier pays touché par les problèmes libyens, mais il ne faut pas se leurrer. Nous les pays du Sahel, nous allons être touchés. Le Mali et le Niger hier. Demain cela va être le Tchad », déclare Idriss
Déby, dans une interview accordée au Figaro.fr.

Dissolution des groupes armés avant 2013

Pour le moment, l’heure est aux funérailles des victimes en Libye. Le chef du Congrès national libyen, Juma Atega, a annoncé trois jours de deuil national, en la mémoire des victimes des attentats de samedi à Benghazi.

Face à une situation de plus en plus préoccupante, caractérisée par un trafic d’armes incontrôlé, les autorités libyennes haussent le ton et se disent prêts à dissoudre tous les groupes armés avant la fin 2013.

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