Liberia : George Weah sous pression après la flambée des affaires de viol


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George Weah
George Weah, Président du Liberia

Le président de la République du Liberia, George Weah, a été critiqué pour ne pas avoir personnellement reçu de pétition de manifestants, faisant campagne pour le renforcement des lois anti-viol. Cela fait suite à une augmentation des attaques avec près de 1 000 cas de viol signalés depuis janvier.

Pendant trois jours, des centaines de personnes ont défilé dans la capitale libérienne, Monrovia. Certains sont fâchés du fait que le président de la République, George Weah, ne se soit pas prononcé sur la question, en particulier après s’être engagé à garantir les droits des femmes et s’être même décrit comme le « féministe en chef » du Liberia. Les militants demandent que des tribunaux pénaux soient mis en place à travers tout le pays, afin que les affaires de violence sexuelle puissent être jugées convenablement et conformément à la loi.

La manifestation, sous la bannière «Marche pour la justice», a été organisée après la diffusion d’une information faisant état qu’un garçon de 19 ans, dans la campagne du Liberia, aurait utilisé une lame de rasoir pour mutiler les parties génitales d’une fillette de 3 ans. Ce qui, selon lui, lui permettrait de la violer plus facilement. Les organisateurs ont déclaré qu’environ 5 000 personnes se sont déplacées pour les manifestations. Les gens portaient du noir en signe de solidarité pour les victimes et survivants de viol, portant des pancartes avec les inscriptions suivantes : « Justice pour toutes les filles et femmes libériennes », « Stop Rape (Non au viol) » et « Elle pourrait être votre fille ».

Ils ont marché, ce jeudi 27 août 2020, du quartier de Sinkor à Capital Hill, le siège du gouvernement libérien. Ils se sont rassemblés devant le ministère des Affaires étrangères, où se trouve le bureau du Président George Weah, jusqu’à ce qu’ils soient gazés de lacrymogènes. Certains manifestants ont été empêchés de se rendre au ministère des Affaires étrangères, par la police, et se sont rassemblés dans un champ en face du domicile de l’ancienne Présidente libérienne, Ellen Johnson-Sirleaf. Elle a vu les femmes dehors et est allée à leur rencontre. « Compte tenu des cas qui sont récemment sortis où de jeunes bébés, âgés de trois mois, dix ans, sont violés … les femmes ont senti qu’elles devaient agir », a-t-elle dit, les félicitant pour leur protestation pacifique.

Plusieurs comtés, dont le comté de Bong dans le centre du Liberia, le comté de Nimba, le comté de Grand Bassa et le comté du Maryland ont organisé leurs propres marches pour protester contre l’augmentation des cas de viol. « Trop c’est trop. Nous sommes dans une pandémie de violence sexuelle et sexiste au milieu de la pandémie de Covid-19 », déclare Naomi Tulay-Solanke, fondatrice et directrice exécutive de Community Healthcare à Monrovia. « Les chiffres sont plus élevés que ce que nous avions l’année dernière », déclare Williametta E. Saydee-Tarr, ministre libérienne du Genre, des Enfants et de la Protection sociale. Un message clair à l’endroit du Président George Weah.

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