Somalie : la libération des deux otages espagnoles en question


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Médecins sans frontières peut exprimer son soulagement. Les deux employées espagnols, Montserrat Serra et Blanca Thiebaut, enlevées en 2011 au Kenya, ont été libérées ce jeudi. Dans quelles conditions ont-elles recouvré la liberté ? Qu’en est-il des autres otages détenus dans le pays ? Tant de questions non résolues.

Enfin libres, Montserrat Serra et Blanca Thiebaut peuvent souffler.
La libération des deux employées espagnoles de l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF), retenues en otage depuis octobre 2011 en Somalie, a été annoncée ce jeudi par l’organisation, dans un communiqué, reçu à Nairobi. Montserrat Serra, 42 ans et Blanca Thiebaut, 32 ans, avaient été enlevées le 13 octobre 2011 à Dadaab, le plus grand complexe de camps de réfugiés au monde, dans l’est du Kenya, puis emmenées en Somalie voisine, où elles ont été remises en liberté.

Circonstances de la libération inconnues

Dans quelles circonstances les deux Espagnoles ont-elles recouvré la liberté? Le mystère autour de cette question en effet demeure toujours. L’organisation n’a pour le moment donné aucun détail supplémentaire sur leur libération. Verrouillage de la communication à ce niveau. Sans nul doute pour protéger la vie des autres otages occidentaux enlevés par les même ravisseurs. L’ONG a néanmoins prévu de tenir une conférence de presse et ainsi revenir sur les circonstances de leur libération une fois que les deux femmes arriveront à bon port, dans leur pays d’origine.

Médecins Sans Frontière a aussi remercié « tous ceux ayant permis d’obtenir leur liberté », tout en s’abstenant de divulguer la date et le lieu de leur libération. Elle a condamné de nouveau avec la plus grande fermeté « cette attaque contre son personnel humanitaire », rappelant que les deux Espagnoles s’étaient rendues au Kenya pour offrir une aide médicale permettant de sauver la vie de milliers de réfugiés.

Les autres otages tous exécutés?

Lors de leur enlèvement, Montserrat Serra et Blanca Thiebaut circulaient en voiture vers 13 heures dans le camp d’Ifo. Des hommes armés ont tiré sur le chauffeur et se sont emparés du véhicule pour fuir vers la Somalie. A l’époque, le rapt avait succédé à celui de deux touristes : une Britannique, puis une Française, Marie Dedieu, enlevées par des pirates au large de la côte touristique kényane. La Française finira par être exécutée par ses ravisseurs. Trois jours après leur enlèvement, l’armée du Kenya donne son feu vert pour intervenir militairement en Somalie, prenant comme prétexte les rapts d’expatriés à répétition sur son territoire.

La libération des deux employées espagnoles soulèvent aussi la question du sort des autres otages détenus en Somalie ainsi qu’au Kenya. A l’heure actuelle, un Américain, kidnappé le 21 janvier 2012, est toujours retenu en otage en Somalie. Un autre otage, membre des services de renseignement français, présenté sous le pseudonyme de Denis Allex, enlevé le 14 juillet 2009, est donné pour mort par ses ravisseurs, lors d’un raid manqué de commandos français destiné à le libérer le 12 janvier dernier. Un Kenyan et un Britannique, employés d’une société indienne sous contrat avec une agence d’aide de l’ONU, avaient également été enlevés en avril 2008.
L’absence de toute preuve de vie fait craindre que les otages soient en réalité tous exécutés. Selon Eunavfor, force navale européenne déployée dans la région pour lutter contre la piraterie, les pirates somaliens retiendraient en outre encore 39 marins. Le sort de quinze autres marins, dont le navire a sombré récemment, est pour l’heure incertain.

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