Les Zimbabwéens, victimes de xénophobie sud-africaine


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Drapeau du Zimbabwe
Drapeau du Zimbabwe

Ces deux derniers jours, de violents affrontements ont eu lieu près de Johannesburg. Des Sud-Africains s’en sont pris à des Zimbabwéens en incendiant leurs habitations et en les accusant d’être à l’origine de leur précarité.

Lundi, la tension était toujours présente à Zandspruit, implantation informelle de 50 000 habitants, au nord-ouest de Johannesburg. Et pour cause. Dimanche, ce bidonville a été le théâtre de violences xénophobes. Des Sud-Africains ont mis le feu à une centaine d’habitations occupées par des Zimbabwéens et en ont pillé presque cent cinquante autres. Six personnes ont été blessées et la police a dû intervenir en faisant usage de balles en caoutchouc pour disperser la foule. Vingt autres ont été arrêtées pour violences publiques avec destruction par le feu et pillage. Elles comparaissent aujourd’hui devant un magistrat.

Escalade xénophobe

Le conflit n’est cependant pas récent. Il date de septembre dernier lorsqu’une femme sud-africaine est assassinée dans la zone et qu’une rumeur impute le crime à un ressortissant zimbabwéen.  » Nous nous efforçons de les héberger et ils nous tuent « , se sont plaints des résidents sud-africains de Zandspruit au quotidien The Star. Depuis ce jour donc, une forte mobilisation contre le crime s’est mise en place au sein de la communauté sud-africaine, prenant au fil du temps l’allure d’une campagne clairement axée contre les Zimbabwéens. Ce dimanche, lors d’une rencontre communautaire, les résidents sud-africains ont décidé d’expulser de force ces étrangers et de détruire leurs baraquements. Qu’à cela ne tienne puisque l’ennemi était désigné.

La plupart des victimes ont donc fui le campement, cherchant refuge où elles le pouvaient. Certains ont été accueillis dans des abris à Johannesburg central et à Roodepoort. D’autres ont passé la nuit au poste de police le plus proche, celui de Honeydew.  » Aujourd’hui nous essayons de leur trouver de la nourriture et de les réinstaller « , indique Terry-Ann Boosye, la porte-parole de la police locale.

Immigrés clandestins

Une fois de plus, ces violences font état de la montée de la xénophobie en Afrique du Sud, souvent relayée dans les discours des politiques qui l’exacerbent. Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont pourtant mis en garde contre cette fâcheuse tendance et ceci sur la foi de nombreux incidents et brimades rapportées par des réfugiés ou des immigrés. Il faut dire que l’Afrique du Sud, poumon économique du sud du continent, est un véritable pôle d’attraction continu pour tous les migrants des pays voisins. On estime d’ailleurs entre 2 et 4 millions le nombre d’immigrés clandestins.

Ce sont eux que les politiques accusent d’être à l’origine de la criminalité, du chômage et d’autres maux de la société. Bien pratique. Le seul problème, c’est que c’est sur eux que la population déverse sa frustration.

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