Les Vandales déferlent sur l’Afrique du Nord !


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Le peuple des Vandales d’origine scandinave et installé un temps de Germanie orientale va, dans le cadre des « invasions barbares », conquérir successivement la Gaule puis la Galice et la Bétique. Attirés par les richesses de l’Afrique romaine, ses membres décident de traverser les Colonnes d’Hercules (plus tard renommées détroit de Gibraltar) en 429 et de commencer une épopée nord-africaine de presque un siècle.

Genséric, roi des Vandales et des Alains, débarque en Maurétanie Tingitane avec environ 80 000 des siens dont 20 000 guerriers. Il est bien décidé à tirer profit des querelles internes aux Romains, l’ambitieux général Boniface étant en rébellion. Le roi germanique conquière ainsi rapidement la Maurétanie et s’avance en Numidie en enrôlant de nombreux locaux, las de la présence romaine et des troubles dans la région.

Un Empire romain d’Occident à bout de souffle

Après le dur siège d’Hippone (Annaba) au cours duquel un Augustin très malade perd la vie et la prise de la ville en 430, le Vandales poursuivent leur progression. Ils s’en prennent particulièrement aux notables et au catholicisme. Ils défendent l’arianisme et imposent leurs méthodes brutales aux populations sous leur domination si celles-ci ne payent pas l’impôt : violences, pillages, meurtres en série, torture…

Face à cette avancée inéluctable, les Romains négocient en 435 et obtiennent par le Traité d’Hippone la vassalisation des Vandales au titre de « fédérés » en échange d’une bonne partie de la Numidie et de la Maurétanie sitifienne. En réalité Genséric ne compte pas se soumettre sagement et s’attaque à la Proconsulaire en prenant la célèbre Carthage et en menaçant directement l’Italie.

Un second traité est signé en 442 et renforce la position de conquérants. L’Empire romain d’Occident est alors en pleine décomposition et subit les assauts vandales jusqu’à Rome qui est mise à sac en 455. L’Imperium Romanum occidental n’est plus qu’un château de cartes qui s’effondre définitivement en 476.

Des relations difficiles avec les autochtones

En raison de leur infériorité numérique et malgré leur rudesse, les Vandales ne parviennent pas à contrôler efficacement les territoires conquis à l’exception des villes. De plus les nouveaux maîtres ne se mélangent pas assez aux locaux qui sont encouragés dans leurs visées indépendantistes par la mort du puissant Genséric en 477.

À partir de là, le royaume vandale d’Afrique décline et le nouveau roi Hunéric exacerbe les conflits politiques et religieux, la division de la noblesse et les velléités de Maures insoumis. Ces derniers parviennent progressivement à se constituer des principautés dégagées de l’emprise vandale. Grignoté, ce royaume africain traverse une crise profonde lorsque l’Empire romain d’Orient -l’Empire byzantin- décide de lui porter le coup de grâce.

Une défaite rapide et totale

L’armée byzantine avec à sa tête le général Bélisaire lance une intervention en 533 contre ce qui reste de l’emprise germanique. Cette conquête est fulgurante et en 534 les Vandales survivants doivent se réfugier dans des villages berbères (notamment en Kabylie) ou sont capturés et déportés vers Byzance.

Or, même si les Vandales sont rapidement défaits sur la côte, les Maures indépendantistes conservent leurs positions dans l’arrière-pays. Après un petit siècle d’occupation vandale on ne retrouve plus vraiment de traces du passage de ce peuple, si ce n’est la réputation –quelque peu exagérée- de soldats particulièrement féroces et sanguinaires.

Leur empreinte est un peu plus conséquente en Tunisie actuelle, lieu de leur véritable sédentarisation, où l’on a retrouvé des épitaphes et funéraires à noms germaniques. Du côté algérien des tablettes de bois avec des actes de propriétés -dites tablettes d’Albertini- ont été retrouvées en 1928. Nul autre vestige. Les pères du « vandalisme » en auraient-ils été eux-mêmes victimes ?

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