Les Tunisiens dénoncent le massacre de l’armée égyptienne


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Vue de Tunisie, la répression sanglante que mène l’armée égyptienne contre les pro-Morsi est inacceptable. Les Tunisiens réclament l’expulsion de l’ambassadeur d’Egypte.

« Les Tunisiens ne se laisseront pas voler leur répression ». Un slogan répété en cœur ce mercredi devant l’ambassade d’Egypte à Tunis par des centaines de manifestants. Ces derniers étaient venus dénoncer la bain de sang en Egypte causé par les militaires. Peu importe le parti soutenu, les manifestants étaient unanimes à penser que les manifestations sont un droit et que les répressions vont à l’encontre des libertés individuelles et des principes de droit de l’Homme. Ils réclament le départ de l’Ambassadeur d’Egypte. Avec près de 500 personnes tuées et plus de 3 000 blessés, l’armée égyptienne a commis une véritable boucherie.

A l’international, la Turquie a été le premier pays à juger d’ « inacceptable » l’intervention des forces égyptiennes de sécurité contre les rassemblements des pro-Morsi au Caire. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a exhorté l’ONU et la Ligue arabe à intervenir pour mettre fin au « massacre en Egypte ». C’est seulement après une longue journée de silence et de timides condamnations que l’Europe et les Etats-Unis ont exigé l’arrêt immédiat des massacres avant de saisir l’ONU pour qu’une position internationale soit prise.

Bien que la situation est différente, les évènements en Egypte inquiètent la Tunisie et certains pensent qu’ils vont booster Ennahda, qui craint une contagion, à davantage s’investir dans les pourparlers qui ont débuté par un échec lundi 12 août.

« Dégage »

Le très populaire slogan « Dégage » refait son apparition en force dans les rues tunisiennes avec le lancement ce mercredi de la campagne « Erhal » (dégage) par le Front de salut national. Elle vise à écarter de l’administration les fonctionnaires nommés par affinité. Le fossé entre l’opposition et le gouvernement dominé par les islamistes continue de se creuser, plus encore avec les événements meurtriers en Egypte. Sans compter la menace terroriste que l’armée tunisienne combat actuellement à la frontière algéro-tunisienne.

Ennahda accuse ses détracteurs de vouloir semer le chaos en Tunisie en exigeant la dissolution de l’Assemblée et la démission du gouvernement. Le parti revendique, comme l’a fait le Président Morsi avant qu’il ne soit destitué par l’armée, la légitimité des urnes. Il accuse l’opposition de vouloir déclencher un coup d’Etat mais se dit rassuré car en Tunisie « on est plus modéré, on n’a pas la même armée », affirme un député d’Ennahda.

Le Président tunisien, Moncef Marzouki, et le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, en visite à Tunis comme médiateur, ont appelé mercredi à la poursuite des négociations entre le pouvoir et l’opposition. La situation égyptienne montre selon eux la nécessité de dialoguer afin d’éviter un scénario similaire en Tunisie.

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