Les situations coloniales sont dépassées et doivent être réglées


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« L’achèvement du processus de décolonisation nécessitera des efforts concertés de toutes les parties concernées: d’abord et avant tout, du Comité spécial, des puissances administrantes et des peuples des territoires non-autonomes », a déclaré jeudi le Secrétaire général, Ban Ki-moon, en ouverture de la session 2011 du Comité spécial de l’ONU sur la décolonisation, au siège de l’organisation, à New York.

Depuis 1945, plus de 80 nations dont les peuples vivaient sous la domination coloniale ont adhéré à l’ONU en tant qu’États souverains et indépendants. De nombreux autres territoires ont atteint la pleine autonomie, soit dans le cadre d’une association politique avec d’;autres États indépendants, soit en s’intégrant à d’autres États.

Aujourd’hui, il reste toutefois 16 territoires non autonomes, qui sont Anguilla, les Bermudes, Gibraltar, Guam, les Îles Caïmans, les Malouines, les Îles Turques et Caïques, les Îles Vierges américaines, les Îles Vierges britanniques, Montserrat, la Nouvelle-Calédonie, Pitcairn, Sainte-Hélène, le Sahara occidental, les Samoa américaines et les Tokélaou. Ils sont administrés par quatre puissances : les États-Unis, la France, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.

Rappelant le droit des peuples des territoires non-autonomes à exercer leur droit à l’autodétermination, Ban Ki-moon a souligné dans son intervention « l’importance capitale » de la poursuite « du dialogue visant à améliorer la coopération entre le Comité spécial et les puissances administrantes ».

Créé en 1961, après la déclaration de 1960 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, qui réaffirme le droit de tous les peuples à l’autodétermination et proclame que le colonialisme doit connaître une fin rapide et inconditionnelle, le Comité spécial de l’ONU rassemble 25 Etats membres chargé de faire avancer ce processus.

Le chef de l’ONU a salué « le rôle crucial » joué par cet organe intergouvernemental exclusivement dédié à la décolonisation, estimant qu’il devait désormais « évaluer ses travaux et réalisations passés, afin de tracer une voie à suivre, en collaboration avec les puissances administrantes, pour le bénéfice ultime des peuples ».

Au moment de la création de l’ONU en 1945, 750 millions de personnes – près d’un tiers de la population mondiale – vivaient dans les territoires non autonomes. Ils sont moins de 2 millions à l’heure actuelle.

« Aujourd’hui, 16 territoires non-autonomes demeurent sur la liste, attendant des initiatives constructives, axées sur la recherche d’un résultat », a-t-il déclaré, avant d’estimer que ceux-ci devaient « avoir la possibilité d’exercer leur droit à l’autodétermination afin que les intérêts de leurs peuples soient complètement pris en compte ».

« Les situations coloniales sont totalement dépassées et doivent être réglées avec une vigueur renouvelée et de la créativité. Je garde l’espoir que les difficultés rencontrées ces dernières années seront graduellement dépassées, afin que le Comité développe des méthodes efficaces formelles et informelles qui aideront à accomplir son mandat », a-t-il conclu.

En vertu de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies, les puissances administrantes des territoires non-autonomes ont pour obligation primordiale de favoriser la prospérité des habitants de ces territoires et d’améliorer leur situation socio-économique. A cette fin, et pour mener à bien le processus de décolonisation, elles sont aussi encouragées à coopérer avec l’ONU et les organes chargées d’aider les peuples à exercer leur droit à l’autodétermination.

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