Les Noirs héritent d’un quart de Total


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Total a décidé de céder un quart des parts de ses activités en Afrique du Sud à un consortium d’investisseurs noirs au titre de la politique national de  » black empowerment « . Le groupe pétrolier français emboîte le pas aux géants du secteur pour rééquilibrer le pouvoir économique entre les Blancs et les Noirs dans le pays.

Un quart de Total aux mains des businessmen noirs sud-africains. Le groupe pétrolier français a annoncé qu’il allait céder 25 % des ses droits de vote dans ses intérêts sud-africains à un consortium national d’investisseurs noirs. Une mesure prise en vertu de la politique de  » black empowerment  » développée depuis 1994 par Pretoria. Une redistribution du pouvoir économique au bénéfice de la majorité raciale.

Total, qui détient 13% du marché pétrolier sud-africain, répond ainsi aux injonctions de la Charte de l’industrie pétrolière du ministère des Mines et de l’Energie sur la Black economic empowerment (réhabilitation économique des Noirs). Plus que des mesures incitatrices, le document fait figure d’ultimatum pour les entreprises du secteur. Il leur donne 10 ans à compter de 2000 pour transférer  » un quart des tous leurs avoirs dans l’industrie de pétrole liquide  » à des dirigeants noirs.

Un an de négociation

La session d’actifs de Total a nécessité un an de négociations avec le consortium Tosaco Ltd qui réunit des groupes d’investissements dirigés par des Noirs. Et c’est sous l’angle d’un partenariat qu’il faut considérer le contrat dont les détails financiers n’ont pas encore été révélés. Total a toutefois promis de réinvestir les sommes dégagées dans les activités de la nouvelle structure.

Le processus de passation des pouvoirs économiques des Blancs aux Noirs entend réparer les distorsions structurelles dans l’économie sud-africaine développées sous le régime de l’Apartheid. La minorité blanche concentre effectivement l’essentiel des centres de décision économique dans le pays. Une transition prônée par l’Etat depuis 1994 qui s’accentue depuis trois ans mais semble jusque-là bien acceptée par l’ensemble des opérateurs. Loin d’un scénario à la zimbabwéenne, l’Afrique du Sud répare dans le calme les erreurs de l’Histoire.

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