Les Nations-Unies négligent-elles les réfugiés sud-soudanais dans sa base à Juba ?


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Les Nations-Unies ont rejeté mercredi les accusations de Médecins sans Frontières, selon lesquelles elles auraient négligé des milliers de réfugiés sud-soudanais dans sa base à Juba.

Les Nations-Unies négligeraient des milliers de réfugiés sud-soudanais dans sa base à Juba, d’après Médecins sans Frontières (MSF). L’ONG pointe du doigt « l’indifférence », potentiellement « fatale », des Nations-Unies à l’égard des quelque 21 000 Sud-soudanais réfugiés dans sa base surpeuplée de Juba, où il existe des risques d’épidémies en pleine saison des pluies. MSF est formel, « la direction de la mission de l’ONU au Soudan du Sud se comporte de manière honteuse envers des déplacés vulnérables ».

L’ONU a rejeté mercredi ces accusations. « Nous faisons de notre mieux pour décongestionner la base (de Juba) et encourager les gens à se rendre volontairement dans des sites où les conditions sanitaires sont meilleures », a indiqué le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric. « Mais, c’est un énorme défi logistique », a-t-il souligné. Il avance en outre le manque de moyens, l’appel de fonds humanitaire pour le Soudan du Sud n’ayant couvert que 22% des besoins. Près de 1 500 civils auraient d’ores et déjà quitté la base de Tomping à Juba, en particulier ceux qui étaient le plus exposés au risque d’épidémie.

Nick Birnback, porte-parole du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, a exprimé son « total désaccord » avec les critiques de MSF qui « ne sont pas nécessairement partagées par le reste de la communauté humanitaire ». « Il n’y a pas de changement dans le niveau d’aide humanitaire fournie aux personnes déplacées » dans les bases de l’ONU au Soudan du Sud, a-t-il dit.

Au total, près d’un million de personnes ont fui les combats qui opposent les forces armées du Président Salva Kiir aux forces loyales à l’ancien Vice-président Riek Machar. Les deux parties se livrent, depuis décembre dernier, à des combats sans précédent. Les réfugiés du camp de Tomping, à majorité des Nuer – l’ethnie de Riek Machar-, refusent de s’en aller de peur des représailles de la part des soldats dinka – l’ethnie du Président Kiir – qui tiennent la capitale.

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Fouâd Harit est un journaliste expérimenté qui a travaillé de nombreuses années chez Afrik.com. Son travail journalistique, marqué par une approche critique des relations internationales et des dynamiques politiques africaines, reflète son engagement dans la défense de la liberté d'expression et la lutte contre toutes les formes de discrimination.
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