« Les gens lisent en Algérie »


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Le 15e Salon international du livre d’Alger (Sila) se tient jusqu’au 6 novembre. Depuis son ouverture, il ne désemplit pas, signe de la soif de lire des Algérois. Ce que confirme Dalila Dalimen, directrice des Editions Dalimen. Interview.

Sa société, fondée il y a neuf ans, présente sa production au Sila. Des publications de plus en plus nombreuses, dans un secteur de l’édition algérienne qui se densifie.

Afrik.com : Pouvez-vous présenter les Editions Dalimen ?

Dalila Dalimen :
J’ai créé la maison d’édition en 2001 et publié mes premiers ouvrages en 2003. Je suis entrée sur le marché avec des livres pour enfants et sur le patrimoine. Puis j’ai publié un roman en 2004, qui a été suivi par de nombreux autres. Cette année, on fait notamment signer Fadéla M’Rabet (femme de lettres algérienne et fervente féministe, elle a publié deux ouvrages retentissants dans les années 60, ndlr). Nous publions des beaux livres, de la poésie mais aussi de la bande dessinée, car il y avait un grand vide éditorial à ce niveau. Nous voulions donner l’exemple pour booster les autres éditeurs. Je suis la commissaire du festival de la bande dessinée qui a été un succès cette année. Il y a du potentiel dans cette branche ! En presque dix ans d’existence, nous avons publié quelque 135 titres, en français, en arabe et même en anglais.

Afrik.com : Comment se porte le secteur de l’édition en Algérie ?

Dalila Dalimen :
Il est de plus en plus compétitif. Par exemple, nous, nous investissons beaucoup dans l’esthétique de nos livres. On a avancé doucement mais sûrement. Depuis 2007, le soutien du ministère de la Culture par le biais des aides à la création nous permet d’imprimer davantage d’ouvrages et de réduire nos coûts. Les grands événements comme le Panaf ou, bientôt, Tlemcen capitale de la culture islamique, permettent aux éditeurs de se développer et de se faire connaître. Quand je me suis lancée dans l’édition, les gens m’ont dit que j’étais folle mais je ne me suis pas trompée.

Afrik.com : Vous êtes optimiste pour l’avenir du livre en Algérie ?

Dalila Dalimen :
Très ! J’ai même ouvert deux librairies ! Quand j’ai commencé, il y avait peu de maisons d’édition. Aujourd’ »hui, on est 150 ! Les gros problèmes de coûts et de fabrication sont en train de se régler. Les corps de métier qui gravitent autour du secteur de l’édition (les flasheurs, les imprimeurs…) se sont mis à jour et peuvent répondre à nos exigences. Le point noir reste la diffusion.

Afrik.com : Vos impressions sur cette éditions du Sila ?

Dalila Dalimen :
Un record d’affluence ! On a multiplié le nombre de visiteurs par quatre. Et les gens achètent ! Les gens lisent en Algérie, ils sont curieux et ont soif de découverte. Je suis heureuse de voir ça.

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