Les Français appelés à faire leurs valises


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La France a conseillé ce vendredi à ses  » ressortissants dont la présence n’est pas indispensable [en Côte d’Ivoire] de quitter le pays « . Décision prise après que des civils et militaires français aient été molestés par des manifestants ivoiriens dans l’enceinte de l’aéroport d’Abidjan.

 » L’évacuation n’est pas à l’ordre du jour « , affirmait ce jeudi le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. Mais la prise à partie d’étrangers, et particulièrement de Français, dans l’aéroport d’Abidjan ce vendredi par des manifestants ivoiriens, a provoqué le changement d’attitude du Quai d’Orsay.  » Il est conseillé aux ressortissants français dont la présence n’est pas indispensable [en Côte d’Ivoire] de quitter le pays « , a t il fait savoir ce vendredi. En précisant que  » c’est à chacun d’estimer s’il est ou non indispensable « . Une nuance qui cache mal l’inquiétude de la France, dont l’initiative a été prise à l’issue d’une réunion entre le Président Chirac et les ministres de la Défense et des Affaires étrangères.

 » Chirac, Villepin : chefs rebelles ! « 

 » Ce sont les événements survenus ce matin qui ont motivé la décision du gouvernement français. Les manifestants ivoiriens, présents en nombre à l’aéroport d’Abidjan, s’en sont pris aux civils comme aux militaires français. Nombre d’entre eux se sont vus  » confisquer  » leurs biens. Et deux militaires ont été légèrement blessés « , explique le Lieutenant Colonel Philippe Perret, nouveau porte parole des forces françaises en Côte d’Ivoire.

Le sentiment anti-français est fort chez les  » patriotes  » ivoiriens, jeunes partisans du Président Gbagbo, depuis les accords de Marcoussis. L’arrivée annoncée du nouveau Premier ministre ivoirien ce vendredi à Abidjan a fini de les exaspérer. Désigné par le président Laurent Gbagbo à l’issue de la table ronde de Marcoussis, Seydou Elimane Diarra est accusé par les  » patriotes  » d’être le  » Premier ministre des Français « . « Seydou Diarra, si tu es malin démissionne, sinon… », « Chirac, Villepin: chefs rebelles ! », scandaient les manifestants ivoiriens avant de s’en prendre aux 1500 voyageurs en majorité français présents dans l’aéroport.

Intervention française

Ce sont d’abord les gendarmes et militaires français qui ont assuré la sécurité des voyageurs pris à partie. L’arrivée en fin de matinée du ministre ivoirien de la Défense a calmé les esprits. Bertin Kadet a néanmoins estimé que les forces françaises sont intervenues  » prématurément  » et sans prévenir les autorités ivoiriennes, selon l’AFP. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a affirmé que le président ivoirien Laurent Gbagbo est « responsable de la sécurité des Français et des étrangers présents sur le territoire de côte d’Ivoire « . Air France double depuis ce vendredi les capacités de ses vols quotidiens entre Abidjan et Paris. 16 000 Français sont immatriculés en Côte d’Ivoire.

Les événements se précipitent alors que les critiques affluent contre la diplomatie française. Ceci, depuis que le Mouvement populaire de Côte d’Ivoire (MPCI) a annoncé que les Ministères de l’intérieur et de la Défense, selon les accords de Marcoussis, devaient leurs revenir. Sans avoir confirmé ou infirmé l’information, la France fait des responsables politiques ivoiriens les seuls responsables de l’accord. Le principal concerné, le Président Laurent Gbagbo, ne s’est toujours pas prononcé clairement.

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