Les banques marocaines préparent l’euro


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Drapeau du Maroc
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Les établissements se disent prêts au cap du 1er janvier. A coup de mailings personnalisés et de communication ciblée, les banques multiplient les actions vis-à-vis de leur clientèle.

A l’approche de la fin d’année, date butoir pour le passage à l’euro, les banques commerciales multiplient les actions vis-à-vis de leur clientèle. Mais, les préparatifs ont commencé bien avant. Pour les banques, le plus dur est derrière elles. En effet, elles avaient déjà effectué l’essentiel du travail en janvier 1999 pour le passage à l’euro scriptural. Les institutions avaient alors assuré la compatibilité informatique de l’euro et les monnaies « in ». Cette période de transition (janvier 1999-31 décembre 2001) est communément appelée « ni-ni » (ni obligation, ni interdiction). Les salles des marchés ont été alors soumises à la rude épreuve de coter à la fois l’euro et les monnaies de l’Euroland. Ajoutée à cela, la nécessité de convertir en monnaie unique tous les états des transactions en devises « in » envoyés quotidiennement à Bank Al-Maghrib. Si globalement les établissements se disent aujourd’hui prêts, le 1er janvier 2002 sera un nouveau cap. Un tournant où les banques doivent doubler d’efforts à destination de leur clientèle.

Gestion optimisée

Les institutions bancaires se sont préparées chacune en fonction de leurs moyens et logistique pour accueillir l’euro fiduciaire dès les premiers jours de l’année 2002. « Aucune incidence ne sera enregistrée dans la mesure où le nombre de transactions sera toujours identique avec toutefois une concentration des flux sur une seule devise au lieu de onze », précise un banquier.

Idem pour la gestion de la trésorerie qui sera optimisée sur une seule devise avec tous les correspondants de l’Euroland.

Pour l’heure, les banques (principales interlocutrices des particuliers et opérateurs économiques) tentent de familiariser au maximum leur clientèle à ce passage. A coup de mailings personnalisés, de guide d’accompagnement et de communication ciblée, les établissements multiplient les actions vis-à-vis de leur clientèle. Les conseils pratiques concernent la conversion des comptes, la gestion des relations avec les clients/fournisseurs étrangers, mais aussi le traitement en euro de toutes les transactions réalisées en devises « in » avec les pays membres de l’UEM (Union Economique Monétaire).

Utiliser l’euro

Dans ce sens, les banques exhortent leur clientèle importatrice et exportatrice à utiliser dès maintenant la devise euro dans tous leurs contrats avec leurs partenaires étrangers. « Pour tirer un avantage de la monnaie unique et faire face à la concurrence, les exportateurs marocains devront accélérer leur adaptation en préparant dès maintenant leur catalogue en euro, former leur personnel commercial et adapter leur système informatique et comptable », est-il expliqué.

Concernant les billets de change, les dispositions suivent les directives de Bank Al-Maghrib en la matière. L’avantage principal de la monnaie unique est de faciliter la gestion de la trésorerie des

banques puisqu’elles auront dorénavant moins de devises à gérer. En ce sens, le nombre de comptes tenus chez les correspondants des pays « in » ont été sensiblement réduits avec le choix d’un correspondant principal.

Quelques conseils pratiques(1)

 Une seule monnaie permet de mieux faire jouer la concurrence entre les fournisseurs si le client est importateur, et une ouverture sur de nouveaux marchés si le client est exportateur.

– Les entreprises importatrices bénéficieront d’une plus grande transparence des prix et pourront par conséquent faire jouer la concurrence entre leurs fournisseurs.

– Avec l’euro, le client n’a qu’un seul cours de devise à suivre et ses besoins en couverture de change s’en trouvent facilités. La parité devises « in » contre euro étant figée, la contre-valeur en dirham des opérations sera toujours la même. Cela permet de diminuer les charges notamment en simplifiant les opérations de facturation, de comptabilisation…

– Le passage à l’euro permettra de gérer un seul risque de change dirham contre euro pour les douze de l’Euroland et offrira aux sociétés marocaines des conditions de financement avantageuses.

– Ne pas attendre le 1er janvier 2002 pour passer à la facturation en euro.

(1) Les conseils pratiques sont tirés de conseils adressés par des banques marocaines à leur clientèle. Il s’agit de la BMCI, Crédit du Maroc et Société Générale.

Yousra Mahfoud

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