Le Zimbabwe n’imprime plus


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La Banque centrale du Zimbabwe est à cours de devises. Elle n’a même plus les moyens d’imprimer les billets de 500 dollars zimbabwéens. Mais, compte tenu de l’inflation record que connaît le pays, l’institution envisage d’introduire sur le marché une nouvelle coupure : le billet de 1 000 dollars.

Depuis de longs mois, le Zimbabwe tente de faire face à une des plus graves crises de son histoire. Pauvreté croissante, taux de chômage sans précédent, pénuries alimentaires graves et chute des exportations, tels étaient jusque là les symptômes bien visibles de la situation dramatique dans laquelle se trouve le pays. Aujourd’hui, une étape supplémentaire vient d’être franchie, comme le prouvent les révélations contenues dans le journal gouvernemental, The Herald. Ce dernier a en effet confirmé l’information selon laquelle la Banque centrale était à cours de devises. A tel point que l’institution n’a plus les moyens d’imprimer les billets de 500 dollars zimbabwéens.

Introduire un nouveau billet

Cela ne va pas sans poser de problèmes. Avec un taux d’inflation officiel de 208%, quand nombre d’économistes parlent plutôt d’un taux avoisinant les 400%, le billet de 500 est devenu la coupure la plus utilisée par les Zimbabwéens pour toutes les transactions. Mais, fabriquée à partir d’un papier spécifique importé qui offre de hautes garanties de sécurité, cette coupure ne peut plus être imprimée. La Banque centrale ne dispose plus des devises nécessaires pour payer ses fournisseurs, auprès de qui elle a déjà contracté des dettes.

L’Association zimbabwéenne des banquiers a aussitôt réagi en appelant la Banque centrale à abandonner l’émission et la mise en circulation de toutes les petites coupures. Ces dernières ne sont en effet presque plus utiles, les prix des biens de consommation courante fixés par l’Etat étant très élevés. La Banque a de ce fait évoqué la possibilité d’introduire sur le marché un nouveau billet : celui de 1 000 dollars zimbabwéens. Décision ne pourrait que satisfaire les hommes d’affaires et les habitants de Harare qui retirent régulièrement de l’argent au guichet. Ceux-ci se plaignent en effet de la quantité importante de billets que représente chaque retrait, au point parfois de ne pouvoir faire tenir dans leur sac la somme demandée.

Mais une telle manoeuvre, si elle faciliterait la vie quotidienne des Zimbabwéens, ne résoudrait rien à la grave crise économique et sociale que traverse le pays. Les solutions sont sans doute dans des restructurations plus profondes.

Photo : le billet de 500 dollars zimbabwéens.

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