Le tourisme égyptien épargné


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Le crash de l’avion de la compagnie charter égyptienne Flash Airlines n’a épargné personne. Le Boeing 737 a fait 148 morts, pour la plupart français, en s’écrasant samedi dans la Mer rouge, au large des côtes égyptiennes. La catastrophe a poussé certaines agences de voyages de France à suspendre leur collaboration avec le transporteur. Le tourisme national ne semble cependant pas menacé.

148 morts. C’est le bilan de l’accident d’avion, survenu samedi aux large des côtes de l’Egypte, du vol FSH 604 de la compagnie charter égyptienne Flash Airlines. Personne n’a réchappé du crash du Boeing 737 qui s’est abîmé en Mer Rouge, gisant à présent à plusieurs centaines de mètres de fond. Une catastrophe qui pourrait toutefois ne pas avoir de conséquences trop fâcheuses pour le tourisme égyptien.

Le Boeing 737 est parti de Charm el-Cheikh avant l’aube pour Paris. Peu après le décollage, l’avion de Flash Airlines aurait fait un demi-tour avant de s’abîmer en mer. A bord : 133 passagers français, une Japonaise, une Marocaine et les treize membres d’équipage égyptiens. Alors que l’enquête en est à ses balbutiements, les autorités égyptiennes et françaises excluent pour l’instant la thèse terroriste, privilégiant la piste de la défaillance technique. Elles avaient pourtant assuré que l’avion, âgé de onze ans, avait été vérifié avant de décoller…

Partenariat commercial suspendu

Ailleurs, on estime que les antécédents de la compagnie privée égyptienne, dont le slogan est « sécurité et fiabilité », ne pouvaient que laisser présager une telle catastrophe. La Suisse interdit depuis plus d’un an aux deux boeings de Flash Airlines de se poser sur son territoire. Des tests techniques surprises s’étaient montrés peu concluants. Une version démentie par l’Egypte qui pointe plutôt du doigt des taxes impayées. La même année que les inspections en terre helvétique, un moteur avait pris feu lors d’un vol qui reliant Charm el-Cheikh à Bologne (Italie). L’appareil a pu atterrir d’urgence en Grèce sans faire de victimes.

La nouvelle de la catastrophe remet en question, du moins à court terme, le partenariat que certains voyagistes français avaient avec Flash Airlines. A commencer par Fram, qui n’avait jamais vécu une telle tragédie en 53 ans d’existence. La majorité des voyageurs était passée par elle pour prendre leurs billets. A l’annonce de l’accident, la réponse ne s’est pas faite attendre. « Par respect pour les victimes et leurs familles, nous avons déclaré que nous n’allions plus travailler avec Flash Airlines. Il est trop tôt pour dire quand nous allons reprendre notre collaboration avec eux », explique George Vialard, directeur adjoint des produits du siège de Fram.

Les touristes ne désertent pas

Mais il n’est certainement pas à l’ordre du jour d’arrêter de desservir l’Egypte. Une décision qui déplairait au touristes, qui continuent à réserver des billets pour cette destination. « Pour cette journée de lundi, dix personnes ont annulé leur billet par peur d’avoir un accident. Mais dans le même temps, nous avons eu une centaine d’inscriptions. Ce qui est d’ailleurs surprenant compte tenu de la catastrophe de samedi. Mais il faut dire que ce pays marche très bien entre octobre et avril », explique-t-on dans une agence parisienne de Fram. L’agence de voyage aussi serait lésée : « Nous faisons voyager 600 000 touristes tous les ans, dont 25 000 en Egypte », souligne George Vialard. Ajoutant que la suspension du partenariat avec Flash Airlines appelle Fram à se tourner vers « des sociétés françaises et égyptiennes ».

Heureusement pour l’Egypte qui brasse chaque année quelque sept millions de touristes. Des touristes qui apprécient « la découverte des monuments historiques, l’accueil ou encore la sécurité », commente-t-on au siège de Fram. C’est pourquoi certains pensent que l’accident de Charm el-Cheikh reste avant tout un malheureux coup du sort. Ce qui explique peut-être le calme dans les rues de la ville. Il y a le choc, bien sûr, mais aussi le sentiment que la catastrophe aurait pu se produire n’importe où. L’Egypte comme destination de vacances a encore de beaux jours devant elle.

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