Le Soudan peut-il gérer le mécontentement économique


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Confronté à une crise économique, le Président soudanais Omar el-Béchir a évité de prendre parti dans le conflit entre les puissances du Golfe. Mais les frictions avec l’Egypte et les divisions dans le Golfe ont rendu cette position dans les relations régionales plus difficile à tenir.

Les fonctionnaires ont pensé que Washington irait de l’avant avec la normalisation des relations, la prochaine étape étant de retirer le Soudan de la liste des Etats-Unis des soutiens du terrorisme. Cela permettrait au pays du bassin du Nil d’obtenir un allégement de sa dettes 50 milliards de dollars et d’attirer les investissements extérieurs, qui sont tous deux essentiels pour sauver l’économie défaillante du Soudan.

L’économie a touché le fond et reste paralysée par la perte des recettes pétrolières depuis la sécession du Soudan du Sud en 2011. Après l’annonce d’un nouveau budget, début janvier 2018, qui comprenait la dévaluation de la livre soudanaise par rapport au dollar, l’inflation s’est envolée. Les prix du pain ont également plus que doublé après les réductions des subventions sur les importations de blé.

Les prix en hausse, la colère liée à la mauvaise gestion de l’économie et la corruption ont déclenché des manifestations en Janvier 2018 entrainant des centaines d’arrestations – dont plusieurs hommes politiques de l’opposition. La police a réprimé les manifestations par la force, et au moins un manifestant a été tué. Suite à la pression des Etats-Unis et de l’Union Européenne, certains détenus ont été libérés il y a quelques jours. Beaucoup d’autres restent en prison sans inculpation.

L’optimisme de Khartoum pour la normalisation rapide de ses relations avec les Etats-Unis après les sanctions économiques était prématuré. En effet, les Etats-Unis avaient clairement indiqué que cela ne se produirait pas sans d’autres progrès tangibles de la part du gouvernement soudanais, y compris des améliorations de son bilan en matière de droits de l’Homme.

En novembre 2017, le secrétaire d’Etat adjoint américain John Sullivan s’est rendu à Khartoum, réitérant les conditions fixées par les Etats-Unis qui conduiraient à lever les sanctions – y compris le retrait du Soudan de la liste du terrorisme – nécessiterait Khartoum de faire une telle réforme.

Khartoum joue le terrain

Depuis lors, Khartoum a indiqué qu’il pouvait chercher du soutien ailleurs. Peu de temps après la visite de Sullivan, le Président Omar el-Béchir s’est rendu à Moscou, où il a obtenu un accord de son homologue Vladimir Poutine pour acheter du blé russe à un tarif réduit. Béchir a également causé la consternation à Washington en déclarant son soutien à l’intervention de la Russie en Syrie et en critiquant les politiques américaines au Moyen-Orient.

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