Le Sénégal s’invite au cœur de Paris


Lecture 4 min.
arton9855

Le Sénégal, ses parfums, ses couleurs, ses traditions, ses valeurs et ses artistes. Le Président Abdoulaye Wade a inauguré jeudi l’exposition « Le Sénégal au cœur de Paris », qui a débuté le 17 mai à l’Unesco. Une semaine culturelle à l’initiative du ministère de la Culture du Sénégal et qui fait honneur à un pays, implantant un immense baobab dans la capitale française.

Par Mame Diarra Diop

Dès l’entrée dans le hall de l’Unesco, où se tient du 17 au 20 mai l’exposition « Le Sénégal au cœur de Paris », le voyage sensoriel commence, avec des photos et recettes de plats typiques sénégalais comme le Thiéboudiène, le Mafé ou le Yassa Poulet. Un peu plus loin, des vases emplis d’épices et d’encens embaument l’air, tandis que des sons et rythmes ancestraux caressent les oreilles sensibles dans un décor emprunté à l’artisanat sénégalais. On quitte l’univers olfactif pour admirer les parures et bijoux de ces dames, leurs vêtements d’époques et leurs coiffures sur des poupées de chiffons qui mettent en relief l’élégance légendaire de la femme sénégalaise. Un salon de coiffure a même été reconstitué avec du mobilier et orné de photos sur l’élaboration de coiffures anciennes, qui définissent les statuts sociaux, l’appartenance ethnique ou les liens matrimoniaux.

Après les envolées lyriques des griots présents dans la salle de conférence de l’Unesco, jeudi, lors de l’inauguration officielle, le Président Wade a pris la parole pour « dédier cette semaine culturelle à la jeunesse et aux peuples d’Afrique », le ministre de la Culture, Mame Birame Diouf, rappelant le rôle de l’art, « un vecteur de paix et de développement économique et social ».

Cuisine, cinéma, lettres et coiffure

Changement de décor dans la salle II. On plonge dans l’histoire du cinéma sénégalais, depuis ses débuts, en 1955, avec « Afrique sur scène ». Une quinzaine de courts, moyens et longs métrages seront projetés les 19 et 20 mai, tels Le camp de Thiaroye, épopée politique d’Ousmane Sembène qui retrace la rébellion des tirailleurs sénégalais pour leurs droits. Les cinéphiles pourront également revoir Un amour d’enfant, de Ben Diogaye Bèye, primé lors du dernier Fespaco (Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou), l’histoire d’une bande de copains à l’âge des premiers émois amoureux, une oeuvre qui a donné un sang neuf à un cinéma déjà riche et populaire. Dans la salle des Actes, de belles affiches rappellent également les grands classiques tels Madame Brouette, ou Sadagga, de Momar Thiam, doyen des cinéastes sénégalais, qui s’intéresse au conflit entre tradition et modernité.

Que serait le cinéma sans la littérature ? Celle-ci occupe un large espace dans la salle Miro 1. L’histoire de la poésie, du roman, de la nouvelle, du théâtre ou encore de la satire politique y est mise en avant. Sont évoqués les écrivains Aminata Sow fall, Sokhna Benga, Boubacar Boris Diop ou les plumes qui ont marqué le monde des idées et des lettres, comme les précurseurs Cheikh Anta Diop et Léopold Sédar Senghor, dont le centenaire de la naissance est fêté cette année.

24 heures de la vie d’un Sénégalais

Pour s’interroger, s’étonner ou décrypter, un détour par les œuvres de Babacar Lô ou Mor Guèye, nouveaux maîtres de la peinture sous verre, est conseillé. De même que quelques arrêts devant les photos de sculptures de Ndary Lô et Seydi, disséminées le long des parois de la salle des Pas perdus. Envie de voyage ? Une étonnante boîte magique propose de retracer 24 heures de la vie au Sénégal, avec de nombreux effets à découvrir. Direction l’artisanat, à travers un parcours visuel en trois temps : la présentation de la matière brute, sa transformation et le produit fini. Enfin, une bouffée d’air dans le jardin japonais, avant d’effleurer du regard l’œuvre des tisserands, des cordonniers, des bijoutiers et des stylistes.

Des débats, tables rondes, animations et ateliers complèteront cette semaine culturelle. Celle-ci s’achèvera avec le spectacle « Sénégal Reewu jamm » (le Sénégal, terre de paix), interprété par la troupe du Ballet national Daniel Sorano et inspiré des grandes veillées traditionnelles et mythes fondateurs d’une société animée par les chants de griots.

« Le Sénégal au cœur de Paris. » Jusqu’au 20 Mai.
Programme complet sur www.unesco.org
Vendredi à 20h, spectacle de danses et de musiques modernes.
Samedi 20 mai « Sénégal reewu Jamm ».

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News