Le Sango Coin fait débat en Centrafrique


Lecture 3 min.
Le Bitcoin, cryptomonnaie
Bitcoin (illustration)

Deux mois après l’adoption d’une loi officialisant le Bitcoin, la Centrafrique annonce la création de Sango Coin, dans un contexte de cafouillage total, avec une bonne partie de la population qui n’a pas accès à l’électricité, au smartphone. Bangui rassure avoir pris toutes les dispositions.

Sango Coin est la nouvelle monnaie officielle de la Centrafrique. Une nouveauté qui soulève des inquiétudes notamment au sein de la population centrafricaine et de la classe politique. La société civile aussi se dit non rassurée par cette initiative des autorités de Bangui. Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du chef de l’État centrafricain, justifie la mesure. «Le Sango est maintenant la monnaie nationale officielle de la République centrafricaine. Les monnaies locales, européennes, africaines sont basées sur la richesse naturelle du pays», a confié l’officiel à VOA.

«On ne voudrait pas vendre cette richesse naturelle avec du CFA»

«Par exemple, vous allez aux Etats-Unis, le dollar est coté par rapport à la quantité de l’or thésaurisé dans les banques américaines, ou dans le Trésor américain. Aujourd’hui, nous avons suffisamment d’or, nous avons une quantité incommensurable de diamant, on a de l’uranium. On a tout ce qu’il faut pour être riche. Mais on ne voudrait pas vendre cette richesse naturelle avec du CFA, parce que nous allons d’abord perdre la moitié, ensuite nous allons perdre en convertibilité de la monnaie», déclare Fidèle Gouandjika.

Lire : Centrafrique : adoption du Bitcoin comme monnaie officielle

Dans le contexte actuel de la Centrafrique où l’accès à l’électricité demeure un casse-tête, sans compter que nombre de Centrafricains acteurs dans l’économie nationale vivent dans des villages reculés et ne disposant pas de smartphone, l’usage de cette cryptomonnaie pourrait s’avérer très difficile. Ministre coordinateur des Grands travaux et des investissements stratégiques de la Centrafrique, Pascal Bida Koyagbélé estime plutôt que la cryptomonnaie permet à son pays de s’ouvrir aux marchés du monde.

Les acteurs de la blockchain attendus pour investir en Centrafrique

«C’est le monde entier qui justement s’ouvre à nous, à travers la cryptomonnaie, à travers la blockchain. Ce sont tous les acteurs de la blockchain qui sont maintenant en mesure de pouvoir investir dans le marché centrafricain. Là, ce sont des investisseurs du monde qui savent qu’il y a des opportunités en Centrafrique et qui vont se manifester, pour certains qui sont intéressés». Si certains politiques et la société civile centrafricaine émettent des réserves quant à l’officialisation du Sango Coin, le gouvernement rassure avoir pris les dispositions nécessaires.

«Grâce au Sango Coin, le paysan au fin fond de la République centrafricaine pourra disposer de financements. La Sango Coin va nous aider à vulgariser l’utilisation de la cryptomonnaie», a indiqué Pascal Bida Koyagbélé, ajoutant que le gouvernement «va mettre en place tout un programme de mise à disposition de smartphones pour les distribuer à vil prix aux Centrafricains. Et derrière cela, le réseau va suivre pour permettre aux paysans, dans les milieux les plus reculés, de pouvoir non seulement vendre à distance ses produits, communiquer sur production, mais aussi mobiliser et demander du crédit».

Lire : Vers le lancement de « Sango », le premier projet de crypto initiative en Centrafrique

Avatar photo
Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News