Le Sahara fragilise la candidature du Maroc avec l’Espagne et le Portugal pour le Mondial 2030 de football


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trophée de la coupe du Monde de football
trophée de la coupe du Monde de football

La candidature commune du Maroc, de l’Espagne et du Portugal pour le Mondial 2030 de football a du plomb dans l’aile. Une trentaine d’Eurodéputés ont interpellé Gianni Infantino sur la volonté du Royaume chérifien de faire disputer des rencontres du Mondial 2030 au Sahara Occidental. 

Candidat malheureux à l’organisation de la Coupe du monde 2026 de football, finalement dévolue au trio Etats-Unis – Mexique – Canada, le Maroc avait rejoint, en mars dernier, l’alliance Portugal – Espagne en vue de la candidature pour le Mondial 2030. Historiquement, c’était l’Ukraine qui était allié avec le duo ibérique. Mais suite à des affaires de corruption, son remplacement par le royaume chérifien avait du sens géographiquement et diplomatiquement. C’est le roi Mohammed VI qui a fait l’annonce de cette candidature tripartite, en mars dernier. C’était lors d’un sommet de la FIFA à Kigali, au Rwanda.

Mais, au sein du Parlement européen, trente députés de plusieurs groupes parlementaires ne sont pas d’accord. Ils ont appelé le patron du football mondial à respecter la Convention de Genève et les règles de droits international. Une mise en garde liée à la possibilité que des matchs se disputent au Sahara Occidental. Pourtant, dans le dossier marocain, les villes retenues sont Agadir, Casablanca, Marrakech, Rabat et Tanger.

Le double jeu du Maroc pour le Mondial 2030

Mais il est possible que le Maroc n’ait pas joué totalement franc-jeu. Dans le même temps, en effet, la presse a annoncé le projet de construction d’un nouveau stade à Dakhla. Une coïncidence pour le moins troublante.

Projet de stade de Dakhla
Projet de stade de Dakhla

Et au Parlement européen, le Maroc n’est plus en odeur de sainteté, depuis quelques mois. Après l’affaire Pegasus, il y a eu aussi un scandale révélant ses tentatives « d’influence » sur plusieurs députés. Et c’était déjà le Sahara Occidental qui était au centre de la stratégie marocaine. Aujourd’hui, les députés européens ciblent donc Infantino, soupçonné d’accointances avec le Maroc.

L’Ukraine toujours en lice, l’Amérique du Sud en embuscade

A noter que l’idée de continuer à associer l’Ukraine n’a pas été abandonnée par l’Espagne. Sans doute en raison d’un soutien au pays en guerre. Luis Rubiales, président de la Fédération royale espagnole de football (RFEF), a encore récemment rappelé que son souhait était désormais d’avoir une candidature incluant l’Ukraine et le Maroc pour la Coupe du monde 2030. Une position que ne partage pas Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), qui continue à pousser une union géographique à trois.

Attention à ce que des dissensions ne fassent pas capoter le projet, car en embuscade, une autre candidature tient la route. Celle du quatuor venant d’Amérique du Sud, Argentine, Chili, Uruguay et Paraguay.

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