Le rêve d’Ety


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Nouvelle star de l’afro zouk gabonais Ety s’impose comme un nouvel Oliver Ngoma. Meilleur vente du pays pendant plus de six semaines, il a longtemps caracolé dans le quinté de tête du classement d’Africa N°1. Passé de l’ombre à la lumière, l’artiste estime avoir accompli un rêve d’enfant en enregistrant un premier album et tient à rester le même, malgré son nouveau statut. Interview.

Le Gabon tient sa nouvelle étoile musicale : Ety. A 28 ans, l’artiste connaît un fulgurant succès à la fois national et continental avec le tube afro zouk « Moussienguili », extrait de son premier album Identique. Un disque resté en gestation depuis trois ans pour un conte de fée où Ety se retrouve propulsé directement en tête des classements. Une célébrité aux effets inattendus, qui fait de lui l’objet de toutes les attentions…et de toutes les convoitises.

Afrik : Vous avez été classé meilleure vente au Gabon pendant six semaines, votre titre « Moussienguili » est longtemps resté dans les cinq premières places au Kilimandjaro (classement musical de la radio Africa N°1). Vous considérez-vous comme une star ?

Ety :Je suis juste un jeune artiste qui essaie de faire ses preuves. Même si je suis très sollicité, il faut garder la tête sur les épaules. Je reste celui que je suis, aussi modeste que je peux l’être, comme pourraient en témoigner mes amis. Je n’ai pas peur de me perdre dans cette célébrité. J’essaie de garder mon cap et de ne pas m’arrêter là.

Afrik : Comme se manifeste votre célébrité ?

Ety : Les gens ont un regard assez particulier à mon égard. Beaucoup de personnes s’enquièrent désormais de ma santé et sont aux petits soins avec moi.

Afrik : Vous chantez de l’afro zouk, un courant musical très prisé par la gent féminine. J’imagine que vous devez être très convoité par les femmes ?

Ety : Je ne dirais pas le contraire (rire). Je suis très sollicité, mais je me contente d’observer (il aurait reçu plusieurs demandes en mariage et reçoit sans arrêt des coups de téléphone de femmes qui ont réussi à se procurer son numéro de portable, ndlr)

Afrik : Quelles sont vos ambitions ?

Ety : Nous avons mis trois ans à faire l’album. C’est un rêve qui s’est réalisé et qui va se poursuivre grâce au soutien du public. J’ai l’ambition d’exporter ma musique au niveau international. Il faut dire qu’au Gabon nous sommes privés de maisons de distribution et d’ouverture sur l’étranger. D’une manière générale, il n’est pas facile de placer, en Europe, un album qui part d’Afrique. Par contre, il est très facile de faire l’inverse. Le succès sur le continent passe malheureusement souvent par l’étranger.

Afrik : Vous chantez souvent en langue vernaculaire. Pourquoi opter pour une langue qui n’est pas comprise par tous ?

Ety : Je chante en punu (prononcez «pounou », ndlr), une langue du sud du Gabon car je veux faire ressortir ma culture à travers la langue de mon ethnie. Mais il y a toujours une partie chantée en français dans mes chansons pour que je puisse être compris par le public francophone.

Afrik : Comment cela est-il perçu par le public ?

Ety : Les gens de mon ethnie sont fiers de moi. Quant aux autres, beaucoup pensaient que je n’étais pas gabonais et que je ne vivais pas au pays. Certains me prenaient même pour un Antillais qui chante en créole.

Afrik : As-tu déjà quelques beaux souvenirs dans ta jeune carrière ?

Ety : J’ai pu réconcilier trois jeunes couples grâce à ma chanson « Moussienguili » – en punu, ça veut dire « la vielle machette rouillée » – celle dont ne se sert plus. Trois histoires où les personnes se sont retrouvées en boîte à danser sur le titre. Imprégnés par la musique, ils ont pris du recul sur leur relation avant de décider de tourner la page, pour en écrire une nouvelle à deux. Chaque couple m’a ensuite invité au restaurant pour me remercier de ce que j’avais fait pour eux. Je n’en revenais pas. Il y a aussi l’histoire de cette jeune fille, très malade, dont j’ai réussi à guérir la fièvre. J’étais à une réunion de famille et sa mère m’a demandé d’aller lui rendre une petite visite parce qu’elle aimait beaucoup ce que je faisais et qu’elle ne pouvait pas se déplacer pour venir me voir. Elle m’avait toujours vu à la télé et n’en croyait pas ses yeux de me voir devant elle. J’ai discuté avec elle pendant 20 minutes. Sa mère est ensuite venue me voir, radieuse, pour me dire que sa fièvre était tombée. Je ne savais pas que je pouvais avoir ce genre d’effet sur les gens.

Ety & Mack, Identique, 2003, CMP, Pro Media (00 241) 28 48 50/ 76 59 06

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